L’hommage prononcé le 24 nov. 2018 en la cathédrale de Dijon
Aujourd’hui, au sein de l’Association française des médaillés du Mérite allemand, nous sommes tous un peu orphelins.
Le Général Brette n’a jamais laissé indifférents ceux qui ont eu la chance et l’honneur de le connaître.
Pour ma part, mon premier contact date de 1988 alors que le Général commandait les forces françaises en Allemagne et que j’étais capitaine commandant l’escadron de circulation de la 3ème Division blindée à Fribourg.
J’avais été désigné pour accueillir le Général CCFFA au sein de mon escadron et lui présenter un exercice.
La seule consigne que l’on m’avait donnée : « soyez concret » !
J’avais été marqué par sa cordialité, sa facilité d’accès et son intérêt marqué pour ses subordonnés.
Il faisait indéniablement partie de ces chefs militaires auxquels, suivant la belle formule du Général Frère, on « obéissait d’amitié ».
Dix années plus tard, en 1998, Je l’ai accueilli à Müllheim alors qu’il rédigeait sa thèse de doctorat sur la brigade franco-allemande dont je commandais le bataillon de soutien.
J’avais donné pour consigne à mes officiers français et allemands : « tout ce que le Général Brette vous demandera, vous lui donnerez ». Ils avaient tous été marqués, par son dynamisme, son esprit de curiosité et son abord simple et facile.
Le Général Brette était un homme d’engagement.
Une de ses grandes passions était l’amitié franco-allemande. Il fut, sans aucun doute, LE commandant en chef des forces françaises en Allemagne qui s’est le plus engagé pour cette amitié trans-frontalière.
Il a œuvré, sans discontinuité, à renforcer les liens d’amitié entre les français et les allemands, créant un véritable réseau de femmes et d’hommes animés par ce même idéal. Je veux ici rappeler la mémoire de son ami Herbert Richter.
C’est ainsi qu’il préside durant de nombreuses années l’association Bourgogne-Rhénanie Palatinat.
Dans ce droit fil, il fonde, en 1998, avec le Ministre André Bord, l’association française des décorés du Mérite allemand, association qu’il a présidée de 2004 à 2016 et qu’il a profondément marqué par sa personnalité riche et attachante.
Il y a mis toute sa passion pour encourager les initiatives franco-allemandes en instituant en particulier des remises de prix aux jeunes français qui marquaient leur intérêt pour la langue allemande et le développement des relations franco-allemandes .
Son enthousiasme, sa spontanéité et sa jeunesse d’esprit entraînaient tous ceux qui le côtoyaient.
Sa grande simplicité était la marque indéniable des grands hommes !
Je garde un souvenir particulièrement vivant de nos séminaires au cours desquels, après nous avoir encouragé et tracé l’avenir de l’association, car il avait toujours de nouveaux projets, il nous narrait des souvenirs de sa longue et brillante carrière avec son incomparable sens de l’humour, car le général Brette avait un grand sens de l’humour.
A sa demande, je lui ai succédé à la présidence de l’AFDMA en 2016, car on ne lui refusait jamais rien.
Le Général Brette nous a tous marqué et nous marquera à jamais.
J’en veux pour preuve les innombrables témoignages venant de France et d’Allemagne qui emplissent la toile depuis l’annonce de son décès brutal.
La véritable mort, c’est l’oubli.
Le Général Brette vivra toujours au sein de l’Association française des médaillés du Mérite allemand.
Général (2S) Bertrand Louis Pflimlin
Président de l’AFDMA