Lettre d’information n°41. Janvier 2020.
N° 41 Janvier 2020
Responsable de la rédaction : Bernard Viale,
Délégué à la « Communication »
Le mot du Président
Chers membres de l’AFDMA, chers amis,
Décidément, les changements d’année se suivent et se ressemblent dans notre pays…Nos amis allemands jettent un regard plutôt incrédule sur les soubresauts de notre vie politique et sociale. Consensus d’un côté du Rhin, dissensions de l’autre. Rarement les différences culturelles se seront exprimées avec autant de contraste et, parfois, de violence.
Ces événements ne devraient cependant pas affecter la conscience de la nécessité, chez nos responsables politiques, de se donner les meilleurs atouts pour affronter, ensemble et au sein de l’Union européenne, les défis de cette nouvelle décennie. Les institutions de la société civile, à l’exemple de l’AFDMA, de ses membres et de ses partenaires, y prendront leur part en renforçant le réseau de confiance et de solidarité entre les citoyens de nos deux pays, tout en contribuant à une meilleure compréhension et sensibilisation aux enjeux qui nous attendent. Ils sont nombreux. Pour reprendre l’expression du Chancelier Kohl, il en va de «notre communauté de destin».
A l’aube de cette nouvelle année, je vous adresse tous mes meilleurs vœux pour 2020, qu’elle vous apporte santé et satisfactions.
Merci par avance à toutes et à tous pour votre soutien et votre engagement.
Général (2s) Bertrand Louis Pflimlin,
Sommaire :
- Le mot du Président.
- P.2 : Publications :
- Le système allemand de retraite
- P.5 : « L’Europe, ni un Etat, ni un empire », par Cyrille Schott.
- P.7 : Note du Cerfa n° 151 : Le terrorisme d’extrême droite en Allemagne. Une menace sous-estimée ? »
- Sommaire du n° 230 d’Allemagne d’Aujourd’hui.
- P.9 : Les manifestations franco-allemandes.
- Le Prix De Gaulle – Adenauer décerné à l’association « Une Terre Culturelle ».
- P.10 : Le Congrès de la VDFG et de la FAFA à Halle.
- La Commémoration de la guerre de 1870.
- P.11 : Les conférences et débats de la Maison Heinrich Heine.
- P.12 : la vie de l’AFDMA .
Publications
Le système allemand de retraite
L’Allemagne est un pays pionnier en matière de prévoyance vieillesse. Son premier système obligatoire de retraite, financé par capitalisation pour une retraite à 70 ans, a été créé par Bismarck en 1883.
Aujourd’hui, le système de retraite allemand repose sur trois piliers :
- Un régime public par répartition (gesetzliche Rente). Obligatoire pour les salariés et certains indépendants, il est financé à parité par les cotisations des salariés et des employeurs (taux actuel de cotisation : 18,6 %) et par des subventions de l’Etat. C’est un revenu de base qui doit la plupart du temps être complété par une prévoyance complémentaire.
- Des retraites complémentaires (individuelles ou d’entreprise), financées par capitalisation
- Des produits d’épargne et placements individuels
A quel âge peut-on prendre sa retraite ?
- Initialement fixé à 65 ans, l’âge légal de départ augmente progressivement depuis 2012 pour les générations nées après 1949. Il atteindra 67 ans pour les personnes nées à partir de 1964 (sous réserve d’avoir cotisé au moins 5 ans). Il est actuellement de 65 et 7 mois pour les personnes nées en 1953.
- A partir de 63 ans depuis 2014 pour les carrières longues (45 années de cotisation). Cet âge plancher doit être progressivement repoussé à 65 ans pour les personnes nées à partir de 1953.
- Les départs anticipés / retardés donnent lieu à une décote/ à une surcote.
Calcul de la pension
Le système public par répartition fonctionne par points pour les salariés : une année de cotisation au salaire moyen donne droit à un point de retraite. Le total des points est multiplié par la valeur du point au moment du départ. On applique ensuite une décote ou une surcote s’il y a lieu.
Pour les fonctionnaires, le système fonctionne selon les mêmes règles mais par annuités. Il est financés directement par les fonds publics.
Les principales reformes depuis 1992
Elles ont eu pour principaux effets d’augmenter la durée de cotisation et d’élever l’âge de départ à la retraite pour assurer l’équilibre financier du système de retraite par répartition.
1992 : Indexation des pensions sur l’évolution des salaires nets de l’année précédente, et non plus sur celle des salaires bruts.
Report progressif de l’âge légal de départ à 65 ans à partir de 2001 (au lieu de 60 ans ou 63 ans selon les cas).
Instauration d’une décote en cas de départ anticipé.
1999 : Report de l’âge légal de départ de 60 à 63 ans pour les personnes gravement handicapées.
Réforme des pensions d’invalidité
Prise en compte de l’espérance de vie moyenne à 65 ans dans le mode de calcul des pensions.
2000 : Indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus des salaires.
2001 : Nouvelle révision du mode de calcul des pensions (prise en compte de l’évolution du taux de cotisation et du poids que représente pour les actifs la nouvelle retraite complémentaire privée).
2004 : Instauration d’un « facteur de durabilité » dans le mode de calcul des pensions pour tenir compte de l’évolution du rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités d’une part, et de l’évolution de la conjoncture d’autre part. Une bonne conjoncture peut se traduire par une augmentation des pensions.
2007 : Report progressif de l’âge légal de départ de 65 à 67 ans pour les générations nées entre 1949 et 1964.
2014 : Amélioration des pensions pour les mères d’enfants nés avant 1992 (Mütterrente).
Création d’un droit au départ à 63 ans pour les longues carrières (45 années de cotisation). Cet âgé sera progressivement repoussé à 65 ans pour les générations nées entre 1953 et 1954.
2017 : Création de la « retraite souple » (« Flexirente ») : liberté d’anticiper ou de retarder son départ à la retraite moyennant une décote/ surcote.
Alignement complet des retraites des länder de l’Est sur celles des régions de l’Ouest à l’horizon 2025.
2019 : Incitation financière à cotiser pour une retraite complémentaire (à partir de 2020).
Projet de création d’une « retraite de base » pour les anciens salariés à bas salaire (en cours d‘élaboration).
La situation des retraités actuels
Selon la dernière édition du rapport de l’OCDE « Pensions at a glance 2019 », la situation de la plupart des retraités allemands est bonne. Leur revenu moyen des plus de 65 ans atteint près de 89% du revenu moyen (contre 87 % dans l’OCDE). Beaucoup ne tirent cependant pas l’ensemble de leurs revenus de la retraite par répartition.
La forte croissance économique des dernières années et la baisse du chômage ont cependant permis une évolution meilleure que prévu du système de retraite public. Les pensions ont connu une hausse régulière, et le taux de cotisation a été bien en-deçà de 20 %.
La situation des quelque 21 millions de retraités allemands se situe ainsi dans la moyenne des pays de l’OCDE. Le taux de remplacement (montant de la pension en proportion du dernier salaire) atteignait 52 % en Allemagne en 2018 (59 % dans l’OCDE).
Le rapport « Pensions at a glance » pointe cependant quelques faiblesses. L’écart des pensions entre hommes et femmes est élevé (46 % contre 33 % en France et 25 % dans l’OCDE) en raison du fort taux de travail à temps partiel des femmes allemandes. Le système de retraite est moins redistributif qu’ailleurs : le taux de remplacement est à peine plus élévé pour les bas salaires (56 %) que pour le reste des salariés (52 %). Dans l’OCDE, ces taux atteignent 59 % et 68 %. Enfin, seuls 50 % des indépendants sont assurés, contre 80 % en moyenne dans l’OCDE.
Les perspectives
Malgré le vieillissement de la population, le système de retraites allemand est bien financé. Les réserves des caisses publiques affichent en cette fin 2019 un montant record : 40,7 milliards d’euros, selon le dernier rapport du gouvernement allemand sur les retraites.
En hausse continue ces dernières années, les pensions vont par ailleurs connaître une nouvelle hausse au 1er juillet 2020 : + 3,15 % à l’Ouest et + 3,92 % à l’Est.
La démographie (voire la conjoncture ?) pourrait toutefois contribuer à une dégradation d’ici à quelques années.
Ainsi, le taux de remplacement (du dernier salaire) est soumis à un plancher garanti de 48 % jusqu’en 2025. Mais les projections du rapport du gouvernement sur les retraites indiquent qu’il pourrait baisser jusqu’à 45,7 % en 2030 et 44,5 % en 2033.
De même, le taux de cotisation actuellement bridé sous un plafond de 20 % pourrait dépasser cette barre dans les prochaines années.
Les débats et réformes en cours
A l’heure actuelle, la principale crainte concerne l’évolution du niveau de vie des retraités les plus modestes.
Pour éviter de voir resurgir la pauvreté du grand âge, la Grande coalition vient de s’accorder sur les principes d’une « retraite de base ».
Il s’agirait d’un complément de retraite pour les anciens salariés à bas salaire justifiant de 35 années de cotisation. Quelque 1,5 million de personnes pourraient en bénéficier à partir de 2021, estime le gouvernement. Une condition : un examen approfondi de l’ensemble de leurs revenus.
Le ministre allemand du Travail et des Affaires sociales, Hubertus Heil, défend cette « retraite de base » en expliquant que la société doit exprimer son respect aux retraités qui ont derrière eux une vie de travail.
Le projet est néanmoins controversé dans ses modalités pratiques. Il a suscité de nombreux débats tout au long de l’année 2019.
Preuve que le problème des retraités pauvres est dans l’air du temps, la Société pour la langue allemande (GfdS) vient d’élire le terme « Respektrente » (« une retraite respectueuse, digne ») « mot de l’année 2019.
Source : Allemagne diplomatie et Ministère fédéral du travail
L’Europe, ni un Etat, ni un empire?
Par Cyrille Schott.
L’Europe n’est pas un empire. Le dirigeant d’un pays enfermé naguère derrière le rideau de fer a osé la comparer à l’empire soviétique. C’est faux ! L’Union européenne n’enferme pas les peuples. Ceux qui veulent la quitter le peuvent. Si le Royaume Uni peine tant à le faire, ce n’est point parce que l’Europe le lui interdit, c’est parce que ce retrait a un terrible coût, celui de la perte des fruits abondants que porte la solidarité des nations au sein de l’Union.
L’Europe a la taille d’un empire, mais n’est pas un empire. C’est la première fois dans l’histoire qu’un tel ensemble est constitué pacifiquement, dans la liberté et avec l’assentiment des peuples, même si leurs dirigeants ont dû parfois ruser pour poursuivre le cheminement. Les empires étaient jadis forgés par le glaive d’un conquérant. Cepouvait être un homme, un Alexandre, un César, un Charlemagne, un Napoléon, ou plus récemment un Staline ou un Hitler. Ce pouvait également être l’un de nos pays d’Europe, qui à partir du 16ème siècle ont créé par la guerre les empires coloniaux. Des empires ont, il est vrai, été bâtis plus pacifiquement, par le mariage des princes, ainsi par les Habsbourg, dont l’une des devises était : Bella gerant alii, tu felix Austria nube – Les autres font la guerre, toi, heureuse Autriche, tu te maries !
Notre Europe repose sur la libre volonté des peuples
Ces empires étaient maintenus par un mélange, plus ou moins équilibré, de contrainte et de sagesse des dirigeants, mais ils n’étaient pas fondés sur l’accord des peuples. Ceux-ci faisaient au mieux preuve de résignation, tant qu’ils ne pensaient pas pouvoir échapper à leur prison.
Notre Europe repose sur la libre volonté des peuples, ce qui est un miracle de la paix, d’autant plus remarquable que ceux-ci habitent de vieux pays, enracinés dans l’histoire et qui se sont tant combattus. Il y a certes une fragilité dans cet assentiment des peuples, qui doit perdurer pour que se prolonge le miracle. Songeons toutefois que les empires fondés sur la violence d’un conquérant ou le mariage des souverains se sont effondrés. Cette fragilité, que constitue l’assentiment des peuples, représente paradoxalement la force de l’Union européenne.
L’Europe n’est pas un État. Pas un État unitaire, comme l’est la France, mais pas plus un État fédéral, comme l’est l’Allemagne. Elle est formée d’État indépendants, qui ont mis en commun une part de leur souveraineté, pour être plus forts.
Elle possède des caractères fédéraux, par exemple pour la conduite de son commerce extérieur, où elle est ainsi en mesure de discuter en tant que première économie mondiale avec les États-Unis ou la Chine. Les pays de la zone euro ont créé avec la monnaie unique et la banque centrale européenne un instrument et une institution de nature
fédérale et disposent, ce qu’aucune de nos nations n’aurait pu envisager isolément, de la deuxième monnaie de réserve mondiale. Élu directement par les citoyens de l’Union, le Parlement, dont le rôle ne cesse de s’affirmer, met aussi en relief le côté fédéral.
Une organisation mêlée de fédéralisme et d’alliance des Nations.
D’autres caractères de l’Union sont de nature intergouvernementale. Là, l’accord des État est nécessaire et parfois, comme pour la fiscalité, il doit être unanime. Dans les champs de la sécurité ou de la défense, la souveraineté des États reste la norme, ce qui, au demeurant ne les a pas empêchés d’accomplir des progrès pour la sécurité commune
ou des avancées, certes encore insuffisantes, pour la défense.
La construction européenne correspond à une organisation mêlée de fédéralisme et d’alliance des nations, elle aussi unique dans l’histoire. Sa marche, jalonnée de crises et de compromis, n’est pas achevée. Elle doit continuer vers plus d’unité. Ou alors, elle avortera. Ce qui est possible. Dans le passé, l’Europe a vécu constamment la tension
entre un mouvement allant vers l’unité d’un empire et un autre allant vers l’individualité des royaumes. L’adage du roi de France Philippe le Bel (1285-1314) était : Le roi est empereur en son royaume. Au XIXe siècle, l’Europe pouvait se permettre l’éclatement. Elle avait pris tant d’avance, dans les sciences, les techniques, l’organisation des États, le feu des armées, qu’elle savait dominer le monde, malgré sa fragmentation. Désormais, le monde présente face à l’Europe l’énergie de tant d’États-continents, comme les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, que la division et le refus de la puissance signifieront pour ses nations la soumission ou, du moins, la perte de la maîtrise de leur destin. C’est pourquoi, la foi est permise dans la poursuite de ce miracle de la paix, si rayonnant et attractif pour
tous ceux qui veulent des quatre coins de la terre le rejoindre, et qui s’appelle l’Europe !
En conclusion, il est permis de se demander si l’Europe ne représente pas plus qu’un empire, car elle est fondée sur la volonté des peuples qui la composent, et pas plus qu’un État, car elle unit des État qui ainsi peuvent surmonter leur faiblesse.
Cyrille Schott
Préfet (h) de région, ancien directeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), membre du Bureau d’Euro Défense France. Délégué régional de l’AFDMA pour l’Alsace.
Notes du Cerfa, n° 151,
Ifri, décembre 2019
« Le terrorisme d’extrême droite en Allemagne. Une menace sous-estimée ? »
En 2018, l’Office fédéral de la protection de la Constitution a classé 24100 personnes en Allemagne comme extrémistes de droite, dont plus de la moitié est considérée comme « violente ». Ces chiffres traduisent un niveau de risque élevé pour l’Etat constitutionnel allemand, qui s’est déjà manifesté sous la forme de diverses attaques terroristes contre des étrangers, des communautés religieuses et, plus récemment, des politiciens en Allemagne.
L’extrémisme de droite en Allemagne a profondément changé depuis les années 1990, ce qui rend difficile la formulation de recommandations d’action et l’élaboration de procédures de prévention. Un réseau complexe et volatil a émergé, brouillant les frontières entre le populisme de droite, l’extrémisme de droite et le terrorisme de droite. Face à ces nouveaux défis, les agences de sécurité nationale ont commencé à repenser la classification, la prévention et la lutte contre le terrorisme d’extrême droite.
Nele Katharina Wissmann a travaillé au Cerfa de septembre 2009 jusqu’à avril 2016. Depuis septembre 2016, elle est chercheur associé.
Cette publication est également disponible en allemand ,,Rechtsterrorismus in Deutschland. Die unterschätzte Gefahr?“.
Sommaire No 230 (IV-2019)
Allemagne d’aujourd’hui
Editorial
L’Allemagne de l’Est est-elle la grande perdante de l’unification ? Jérôme Vaillant.
G.Sebaux : La politique migratoire allemande, quatre ans après le « choc » de 2015.
H.Ménudier : Les mutations électorales allemandes en 2019.
L’actualité sociale par B. Lestrade
DOSSIER
Droit des animaux et mouvement végan en Allemagne
Un dossier dirigé par Julien Sellier.
Introduction. Question animale en Allemagne : les mondes politique et économique sous pression. Julien Sellier.
– H. Keller : Les « Human-Animal Studies » dans le champ universitaire allemand : développement, statu quo et perspectives.
Traduit par Julien Sellier
– F. Burgat : Des existences inquiètes. La rupture opérée par la philosophie de la nature de Hegel et la phénoménologie dans l’ontologie animale.
– G. Rivière : Carl Hagenbeck et les animaux : Von Tieren und Menschen (1908), entre mémoires et publicité d’un homme.
– C. Repussard – Conceptions « alternatives » de la relation homme-animal dans l’espace germanophone (XIXe-XXe siècle)
– B. Andrieu, G. Robin – Des liens entre naturisme et végétalisme : de la communauté végétalienne du Monte Verità à l’influence du naturisme et végétarisme allemand en France.
– R. Brucker – L’histoire du concept du droit des animaux, du mouvement animaliste et du véganisme.
Traduit par Julien Sellier.
– A. Hutzel : Les mécanismes stabilisateurs de l’idéologie spéciste.
Traduit par Guillaume Plas.
-P. Kerschke-Risch – Motifs, conditions et contexte de l’alimentation végane en Allemagne
Traduit par Julien Sellier.
– S. Joy : Histoire et objectifs poursuivis par l’association ProVeg.
Réponses traduites par Guillaume Robin.
Les manifestations franco-allemandes
Le prix De Gaulle-Adenauer décerné à l’ONG française « Une Terre Culturelle »
Grâce à l’ONG Une Terre Culturelle, beaucoup de jeunes Allemands et Français font connaissance dans le cadre de projets à but non lucratif. Son travail est aujourd’hui récompensé par le ministre adjoint, Michael Roth, et par l’ambassadrice de France, Anne-Marie Descôtes.
Partir à l’étranger et nouer des amitiés avec d’autres jeunes – voilà qui ne va pas de soi pour les jeunes issus de milieux défavorisés. L’ONG marseillaise Une Terre Culturelle contribue avec succès à inverser la tendance. Avec l’aide de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, elle organise depuis bientôt vingt ans des programmes pour des jeunes et jeunes adultes nécessitant un soutien particulier. Aujourd’hui, en guise de récompense pour ce travail, Une Terre Culturelle se voit décerner le prix De Gaulle-Adenauer au ministère fédéral des Affaires étrangères. Lors de la remise du prix, Michael Roth a déclaré :
« Faire ses propres expériences dans le monde est le meilleur moyen de s’immuniser contre la propagande et les demi-vérités. Votre organisation, Une Terre Culturelle, incarne l’opposé de cela. Vous symbolisez l’élargissement de l’horizon, les chances et les possibilités de l’Europe unie et de ses valeurs ».
Qu’est-ce que le prix De Gaulle-Adenauer ?
Les prix mettent la lumière sur des projets, ils motivent et inspirent. Le prix De Gaulle-Adenauer fête aujourd’hui ses 30 ans. Depuis 1989, il récompense et promeut la contribution des citoyennes et citoyens au partenariat franco-allemand. Concrètement, cela veut dire que des résistants et des réconciliateurs, mais aussi des artistes et des villes français et allemands ont déjà reçu cette distinction. Parmi les lauréats, on compte par exemple les acteurs Daniel Brühl et Audrey Tautou, ainsi qu’Anneliese Knoop-Graf et Hélène Viannay en tant que représentantes de la Résistance française et allemande. Les deux projets bilatéraux uniques que sont arte et Airbus ont eux aussi déjà été récompensés, tout comme Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing. Le prix est doté de 10 000 euros et rend hommage à Konrad Adenauer et Charles de Gaulle qui, avec la signature du traité de l’Élysée en 1963, ont donné l’impulsion principale à l’amitié profonde d’anciens ennemis.
Les échanges de jeunes constituent un symbole du traité d’Aix-la-Chapelle
Les nombreuses rencontres de jeunes Allemands et Français correspondent exactement à l’esprit du traité d’Aix-la-Chapelle qui a renouvelé le traité de l’Élysée et a rendu l’amitié franco-allemande apte pour l’avenir. Un objectif central du traité est que les citoyens des deux côtés de la frontière profitent davantage des uns des autres au niveau régional et communal, qu’il y ait plus d’échanges entre les citoyens et que la coopération apporte des avantages concrets et mesurables. Pour les jeunes apprentis, de nouveaux programmes de mobilité seront créés dans le domaine de la formation professionnelle. Par ailleurs, l’apprentissage de l’allemand et du français comme langues étrangères devra être facilité.
Congrès VDFG für Europa e.V. – FAFA pour l’Europe à Halle / Saale du 13 au 15.09.2019
« Mondialisation et migration : Défis et chances pour notre coopération franco-allemande et européenne De l’impact du Traité d’Aix-la-Chapelle. »
La FAFA pour l’Europe et la VDFG für Europa e.v. se sont rencontrées du 13 au 15 septembre 2019 à Halle / Saale à l’occasion de leur congrès annuel 2019 pour travailler sur le sujet : « Mondialisation et migration : défis et chances pour notre coopération franco-allemande et européenne – de l’impact du traité d’Aix-la-Chapelle. » Le congrès – un lieu de rencontres, d’échanges et de mise en réseau, a bénéficié de l’éclairage de nombreux spécialistes du franco-allemand qui ont mis en perspective les problèmes actuels, que ce soit su le plan politique, où le moteur franco-allemand a des ratés, ou sur le plan sociétal avec l’incapacité des deux pays à trouver une réponse commune aux défis actuels. Les congressistes qui rprésentent essentiellement des associations franco-allemandes et des jumelages actifs sur le plan local ou régional ont tenté de trouver des réponses dans le cadre des ateliers dans lesquels ont été débattues des questions concernant tous les jumelages : comment attirer le jeunes vers le franco-allemand? Comment intégrer les minorités? Comment défendre la langue du partenaire dans un monde qui change si vite? Les participants du 1er atelier : « Raconte ton histoire franco-allemande » ont tenté de développer des stratégies innovantes afin de transmettre une vision du franco-allemand qui soit plus en adéquation avec l’époque actuelle. Les travaux du 2ème atelier : » La francophonie et sa place dans un monde globalisé » ont cerné les multiples facettes du français parlé par des locuteurs d’origines diverses. Ainsi, les participants se sont interrogés sur les normes linguistiques en devenir et la place du français dans le monde. Les participants de l’atelier n°3 « identité européenne et mondialisation » ont débattu de la question de l’intégration de nouveaux arrivants venus d’horizons divers et de la meilleure manière de les associer aux activités franco-allemandes pour l’Europe. Le 4ème atelier « diversité et participation » évoquait les moyens permettant aux groupes éloignés, notamment les réfugiés, d’avoir accès à la culture européenne. Les nombreux participants aux ateliers ont eu l’occasion d’échanger, de proposer et de repartir avec des idées nouvelles.
Les événements tragiques des derniers jours à Halle/ Saale ainsi que la situation géopolitique actuelle montrent que le travail est loin d’être terminé, afin que la solidarité, la compréhension, la coopération et la paix en Europe et dans le monde deviennent des biens partagés par tous.
Commémoration de la guerre de 1870
Le 11 novembre 1920 le transfert d’un Soldat Inconnu à l’Arc de triomphe clôturait le Temps victorieux de la Première Guerre mondiale. Il imposait également, alors même qu’était commémoré le 50 e anniversaire de 1870 et de la République, le Temps final de la mémoire de la première guerre franco allemande. Le corps du Soldat Inconnu volait la lumière au coeur de Gambetta inhumé le même jour au Panthéon et qui aujourd’hui
dans son urne, a sombré dans l’oubli.
Qui se soucie encore de la guerre de 1870 – 1871 ? Réduite pendant les années de l’entre deux guerres à la Commune de Paris, cette guerre est comme la Troisième République, une page oubliée de notre Histoire scolaire. Alors faut-il s’en souvenir? Faut-il braquer les projecteurs de la Mémoire sur cette défaite française? Faut-il commémorer, au risque de mobiliser ceux qui pensent que la France est un éternel pays de commémorateurs nostalgiques?
150 ans sont passés, et de ces 150 ans naît une réflexion. Une réflexion de mesure du Temps. Ces 150 ans sont répartis en deux phases de 75 ans chacune. D’abord de 75 ans de guerres franco allemandes, l’une s’emboitant dans l’autre 1870-1871, 1914-1918, 1939-1945.
En évoquant en 1941 la guerre de 30 ans en cours 1914-1944, dont il anticipa la fin pour les années 1944-45, le général de Gaulle, qui dans sa jeunesse avait appris l’histoire de notre défaite, oublie le vrai commencement du cycle guerrier 1870 et non 1914.
Mais en réduisant le concept à une guerre de 30 ans et non à une guerre alors de 70 ans, il intègre la force du Temps de clôture mémorielle intervenue en 1920.
Alors, osons la réouverture de la Mémoire 1870 – 2020. 75 ans de guerre mais aussi 75 ans de paix depuis 1945, 75 ans de paix qui doivent beaucoup à l’Europe. La Mémoire est un tri de l’histoire au Temps présent, ayons le courage de trier et d’écrire combien l’Europe est l’instrument qui a rendu la paix à notre continent.
Ayons le courage de penser la guerre de 1870-1871 comme un temps décisif de notre vie de Français, d’Allemand, mais aussi d’Européen.
Le CGA (2s) Serge Barcellini, Président Général du Souvenir Français
Pour toute information concernant l’organisation et les manifestations prévues, s’adresser à :
- Hugo Martin, chargé du suivi du projet 1870: « missions@souvenir-français.fr »
01 48 74 80 36.
- Maguelone Urvoy,: « partenariats@souvenir-français.fr ». 01 48 74 79 73.
Conférences et débats à la Maison Heinrich-Heine
Cité universitaire, Boulevard Jourdan, Paris 14ème.
Extraits du programme
Mercredi 22 janvier 2020, de 19h30 à 21h30
« De vieux ennemis à bons voisins. Un dialogue franco-allemand »
Conférence-débat à l’occasion de la Journée franco-allemande.
2020 est une année phare dans les relations franco-allemandes. La France et l’Allemagne commémorent conjointement 75 ans de guerre (1870-1945), mais aussi 75 ans de réconciliation. Les deux historiens Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching proposent dans leur publication commune Von Erbfeinden zu guten Nachbarn. Ein deutsch-französischer Dialog (Reclam 2019) un voyage franco-allemand dans le temps qui permettra de discuter de l’histoire mouvementée d’un voisinage unique. À l’occasion du premier anniversaire du traité d’Aix-la-Chapelle, qui établit le pont avec le traité de l’Élysée de 1963, ils feront le point sur ce nouveau traité d’amitié et formuleront de nouvelles options d’action.
Jeudi 27 février 2020, 19h30
« Grandir entre l’Est et l’Ouest : les enfants de la post-réunification. »
Table ronde avec Johannes Nichelmann, Katja Petrovic (mod.) et des résidents de la MHH.
Ils ne connaissent la RDA que par les récits de leurs parents et grands-parents. Le journaliste et auteur Johannes Nichelmann décrit les difficultés rencontrées par la génération est-allemande née après la réunification pour se représenter ce pays disparu (Nachwendekinder, Ullstein 2019). Entre espoirs perdus, déceptions et malaise lié au passé, cette génération continue à être marquée par l’ex-RDA et les bouleversements survenus après 1990. Quelles blessures sont restées ouvertes et comment expliquer le déséquilibre social que connaît actuellement l’Allemagne de l’Est ?
Katja Petrovic est journaliste indépendante.
La vie de l’AFDMA
Décès du Lieutenant Pierre Bockel
L’AFDMA témoigne toute sa sympathie au Sénateur Jean-Marie Bockel, ancien ministre et membre de notre association, à l’occasion du décès de son fils, le Lieutenant Pierre Bockel, mort pour la France au Mali.
Elle s’associe à sa douleur et témoigne de son soutien aux soldats français et allemands engagés dans le combat commun cotre le terrorisme islamiste, en Afrique comme sur les différents théâtres d’opérations.
Décès de Bertrand Dufourcq
Bertrand Dufourcq, membre de notre association, Ambassadeur de France, ancien Secrétaire général du Quai d’Orsay, président d’honneur de la Fondation de France, nous a quittés le 18 novembre dernier.
Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Séminaire annuel à Klingenthal
Le Bureau et les Délégués régionaux de l’AFDMA se sont réunis en séminaire les 23, 24 et 25 octobre 2019 au château de Klingenthal (67530) à l’invitation de la Fondation Goethe.
L’objectif de la réunion était d’approfondir les contacts et l’information mutuelle des participants et de réfléchir en commun sur l’avenir et le rayonnement de l’association.
Le nombre de cotisants poursuit sa lente décrue. La recherche de nouveaux membres, leur adhésion et leur fidélisation est un impératif. La création d’un statut « d’ami de l’AFDMA » pour des cotisants non décorés, est actée. De plus, la proposition et l’instruction de dossiers pour une nomination est encouragée.
Une information sur la dissolution de la FEFA (Fondation Entente Franco-Allemande) a été donnée. Conformément à ses statuts, son patrimoine résiduel (environ 2,3Mio €) sera affecté à l’OFAJ,
Les Délégués régionaux présents ont ensuite présenté leurs engagements respectifs : remise des Prix et des Diplômes de l’AFDMA, participation à des manifestations franco-allemandes, promotion des échanges de jeunes en formation professionnelle (élaboration d’un vademecum à leur intention), animation d’une Union régionale regroupant 180 jumelages, création d’un Prix spécial « Général Brette » de l’AFDMA.
A l’invitation de l’AFDMA, M. Théo Schnée, maire hon. d’ Erstein et membre de notre association a présenté son engagement personnel et les initiatives exemplaires de sa commune en matière de coopération transfrontalière et au delà, avec le Cameroun.
Le séminaire s’est terminé par une visite de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, en présence de son Maire, un témoignage éloquent et remarquablement mis en valeur d’une époque marquée par la Renaissance et la Réforme protestante.
Ce séminaire est un moment privilégié pour notre association, grâce à l’accueil de la Fondation Goethe en la personne de Mme Stinzi, sa présidente, membre de notre association. Qu’elle en soit remerciée.
Le prochain séminaire aura lieu du 14 au 16 octobre 2020 à Klingenthal
Page « facebook » de l’AFDMA
Pour mémoire : en plus du site internet « www.afdma.fr », nous disposons d’un outil de communication supplémentaire sous la forme d’une page « facebook » sous l’appellation « Association Française des Décorés du Mérite Allemand ».
Cette page est régulièrement mise à jour et comprend, conformément à la mission de l’AFDMA, des informations sur la coopération franco-allemande, sur l’Allemagne et sur l’Europe. Elle permet une interactivité.
Venez nombreux la visiter et nous faire part de vos avis sur les sujets abordés.
APPEL / RAPPEL
La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres.
Merci de nous soutenir dans notre engagement.
Le montant a été fixé à 35€ pour 2020 à adresser par chèque à notre trésorier, Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.
Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :
Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Île-de-France
IBAN : FR76 1751 5900 0008 2311 4738 636