Lettre d’information n° 42. Avril 2020.

LA LETTRE D’INFORMATION

       sur les relations franco-allemandes et l’Allemagne

N° 42 Avril 2020

Responsable de la rédaction : Bernard Viale.

Délégué à  la « Communication ».

 

Le mot du Président

Le monde entier est touché par la pandémie de coronavirus. Cette crise qui touche toute l’humanité est d’une ampleur inédite. Ces évènements sont de bons révélateurs de la réalité des relations qui existent au sein des institutions et des alliances. C’est bien dans ces moments que l’Europe, en général, et le partenariat franco-allemand en particulier doivent démontrer leur réalité et leur efficacité.

Comme toujours, nous pouvons avoir une vision très différenciée de la situation. Les plus sceptiques observeront le manque de réaction coordonnée et de volonté d’action commune   face à cet évènement qui restera, sans aucun doute, dans les mémoires.

Les plus optimistes souligneront la solidarité et la coopération franco-allemande qui s’est concrétisée. Certes, des différences sont apparues dans le niveau et le nombre des équipements hospitaliers et dans le traitement de la crise. Si les mesures de confinement prises dans les deux pays sont comparables, le confinement a été plus strict et plus précoce en France mais semble mieux respecté en l’Allemagne. Au résultat, on observe un plus grand nombre de victimes en France qu’en Allemagne qui a procédé à une détection plus massive des porteurs du virus. Ce qu’il faut retenir, c’est l’expression de la solidarité de part et d’autre du Rhin qui a conduit les hôpitaux allemands à accueillir des malades français alors que nos services étaient sous pression par le nombre, jamais atteint, de malades nécessitant des soins lourds.

Certes l’idéal européen et l’Europe ont pu paraître quelque peu absents en ces temps d’urgence sanitaire et on ne peut que regretter le peu de solidarité et de réactivité à ce niveau, en dehors des mesures financières. Souhaitons que cette crise soit le révélateur de nos manques et le catalyseur d’initiatives pour renforcer notre solidarité et notre union afin de mieux répondre aux défis qui ne manqueront pas de se présenter dans l’avenir.

Prenez soin de vous et de vos proches et restez chez vous.

Général(2s) Bertrand Louis Pflimlin

Président

 

Sommaire :

–          Le mot du Président.

–          P. 2 : Coronavirus : la solidarité franco-allemande à l’épreuve. Editoriaux de l’IFRI. Avril 2020

–          P .6 : L’actualité des relations franco-allemandes ces derniers mois : Un an après la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle.

–          P. 7 : L’assemblée franco-allemande parlementaire s’est réunie à Strasbourg.

–          P. 8 : les sociétés civiles, cœur battant de la coopération franco allemande. Par Michel Richard.

–          P. 12 : Une lettre et un témoignage.

–          P .14 : le prochain congrès de la FAFA – VDFG à ST Brieuc.
–          P.15 : la vie de l’AFDMA .

 

 

 Coronavirus : la solidarité franco-allemande à l’épreuve Editoriaux de l’Ifri, avril 2020.
Par Paul Maurice

Alors que la crise sanitaire du coronavirus touche de plus en plus durement l’Europe, elle ne semble pas affecter la France et l’Allemagne au même rythme ni avec la même intensité. La gestion de crise met à l’épreuve différemment leurs systèmes hospitaliers respectifs. Elle mobilise la cohésion sociale et l’économie dans chacun des deux pays et ses effets affectent la solidarité franco-allemande et plus largement européenne.

L’admission d’une centaine de malades français dans des établissements hospitaliers allemands, à l’initiative d’autorités locales, constitue une manifestation de solidarité face à l’épidémie du coronavirus. Elle vient aussi concrétiser tous les efforts déployés par les responsables publics pour surmonter « l’effet frontière » dans les régions frontalières et traduire le sentiment d’appartenance commune à l’Europe.

Cependant, dans quelle mesure ces exemples médiatiques ne masquent-ils pas un désaccord politique plus profond entre les deux gouvernements, dans la façon de traduire cette solidarité à travers les décisions économiques et financières ? Malgré les compromis et les avancées récentes, des décisions de nature politique sont attendues dans les prochaines semaines par les opinions allemande et française pour relancer l’économie européenne à la sortie de la crise sanitaire.

Des capacités de réaction inégales face à la crise sanitaire

Si l’on considère le nombre de victimes par rapport au nombre de personnes infectées par le COVID-19, l’Allemagne subit moins sévèrement les conséquences dramatiques de l’épidémie, en raison de la qualité et de la densité de son système de santé et du recours systématique aux tests. En effet, elle disposait de 25 000 lits en soins intensifs au début de la crise et a augmenté ce nombre à 40 000. En revanche la France ne disposait que d’une capacité initiale de 5 000 lits qu’elle a réussi à augmenter de 10 000.

De plus, l’Allemagne démultiplie sa capacité de tests jusqu’à 500 000 par semaine et en prévoit 100 000 par jour à la fin du mois d’avril, alors que la France n’en réalise qu’entre 35 000 à 85 000 par semaine. L’apparente solidité allemande face à la fébrilité française produit un effet de contraste qui fait craindre un éloignement des deux pays, alors qu’une gestion commune de la crise semble nécessaire.

Le premier écueil de la pandémie, dans la relation franco-allemande comme dans la gouvernance européenne et mondiale, étant celui du repli des États sur leurs intérêts nationaux. Certaines décisions, liées à la peur de diffusion de l’épidémie, ont mis à l’épreuve le modèle européen. L’interdiction allemande d’exporter du matériel médical de protection le 4 mars 2020 ou la fermeture partielle des frontières, avec le rétablissement des contrôles entre la France et l’Allemagne le 16 mars, ont provoqué des tensions politiques dans les régions transfrontalières. Faute des moyens nécessaires pour renforcer les vérifications, 31 des 35 points de passage entre la Moselle et la Sarre ont été fermés et des entreprises allemandes ont dû mettre leurs employés français au chômage partiel.

Le 28 mars, l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors alerte alors les Européens sur le « climat qui semble régner entre les chefs d’État et de gouvernement et le manque de solidarité européenne [qui] font courir un danger mortel à l’Union européenne » face à la crise du coronavirus[1]. Des divergences entre Paris et Berlin sur la gestion économique et financière de la crise ont, en effet, refait surface lors du Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement du 26 mars. Celui-ci a vu s’opposer la France et l’Allemagne sur la question des « corona-bonds ». Emmanuel Macron, a appelé à une « une solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire[2] », par le biais d’un emprunt commun à toute l’Union européenne, pour faire face aux conséquences économiques du coronavirus. Inversement, l’Allemagne a affirmé son opposition à toute mutualisation des dettes.

Une solidarité transfrontalière pour pallier les divergences franco-allemandes

La crise sanitaire a toutefois permis de manifester une solidarité franco-allemande dans la prise en charge des malades. L’un des principaux foyers de diffusion de l’épidémie en France était en Alsace, l’une des régions frontalières franco-allemandes les plus symboliques. Face à la rapide saturation des hôpitaux alsaciens, débordés par l’arrivée importante de malades graves en unités de réanimation, des responsables publics locaux ont très vite réagi. En effet, Brigitte Klinkert, présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin, a demandé, dès le 20 mars, l’aide de Martin Horn, maire de la ville frontalière de Fribourg-en-Brisgau qui a ainsi facilité la prise en charge de certains de ces malades. La clinique de la ville décide d’admettre immédiatement deux patients français, premier geste de solidarité à l’échelle de décision locale.

Les infrastructures médicales des hôpitaux allemands sont alors moins sollicitées par les formes graves de la maladie et mieux équipées pour les traiter. Plusieurs hôpitaux universitaires allemands, ceux de Fribourg-en-Brisgau, Heidelberg, Mannheim et Ulm, acceptent ainsi des patients provenant d’Alsace. Très rapidement trois Länder limitrophes de la France (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Sarre) ont accueilli des malades dans des unités disposant de lits avec soins intensifs et respirateurs artificiels. Jean Rottner, président de la Région Grand Est, collaborant depuis le début de l’épidémie avec ses homologues allemands, Winfried Kretschmann, Malu Dreyer et Tobias Hans, déclare qu’il est rassurant que l’Europe existe en cas de crise. Son homologue sarrois, Tobias Hans, répond à son « ami » que « nous gagnerons le combat contre le coronavirus uniquement si nous sommes unis ». Ces actions témoignent de la solidarité franco-allemande de proximité, qui continue à s’incarner dans des actes concrets.

Les initiatives locales ou régionales ont été le point de départ d’un mouvement de solidarité mis en exergue par les décideurs politiques nationaux. Le 25 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, a tenu à remercier « nos voisins allemands, suisses, luxembourgeois, qui ont pris en charge une trentaine de patients lourds, comme nous l’avons fait il y a quelques semaines pour nos voisins italiens. C’est cela aussi l’Europe, la vraie, cette solidarité[3]. » Les autres régions allemandes accueillent alors à leur tour des malades : à la fin du mois de mars, quatre patients sont accueillis en Hesse, quatre en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et six à l’hôpital de la Charité à Berlin. Au début du mois d’avril, la Bavière annonce qu’elle prendra en charge dix patients français dans ses hôpitaux. Cette montée en puissance de la coopération se fait également dans le cadre logistique. Grâce aux avions de transport militaire médicalisés de la Bundeswehr, qui viennent prêter main-forte à l’Armée de l’air, des malades en soins intensifs sont transportés vers des hôpitaux militaires allemands. À cette date, ce sont donc plus de 130 Français qui sont pris en charge dans des structures hospitalières de toute l’Allemagne.

Vers un compromis franco-allemand pour apporter des solutions économiques et financières à la crise ?

Le 2 avril, le ministre fédéral des finances Olaf Scholz et son homologue français Bruno Le Maire présentent trois mesures concrètes pour faire face aux conséquences financières immédiates de la crise. Ils soutiennent tout d’abord l’utilisation du mécanisme européen de stabilité (MES) comme un « filet de sécurité » pour les États dont la situation financière est fragilisée par la crise des marchés. Les pays bénéficiaires potentiels ne devraient remplir pratiquement aucune condition. Un « fonds de garantie paneuropéen » d’un montant maximal de 50 milliards d’euros doit également être créé pour garantir des prêts bancaires aux petites et moyennes entreprises et dont la Banque européenne d’investissement doit se porter garante. Les deux ministres soutiennent enfin la mise en place d’un dispositif européen d’assurance chômage comme celui qu’a proposé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Celle-ci propose de mettre à disposition jusqu’à 100 milliards d’euros pour une indemnité européenne de chômage partiel. Pour elle, « le budget pluriannuel européen [2021-2027] est l’expression la plus aboutie de notre solidarité européenne » et d’appeler ainsi dans ce cadre à un « plan Marshall » européen pour financer la relance économique d’après-crise.

Berlin et Paris ne sont pourtant toujours pas d’accord sur la communautarisation partielle de la dette, l’opposition allemande aux « corona-bonds » reste intacte. L’économiste allemand Klaus Regling, directeur général du mécanisme européen de stabilité, affirme que « la solidarité européenne doit prendre forme en recourant rapidement aux institutions et aux instruments existants[4] ». Angela Merkel n’est pas non plus revenue sur sa position, même si elle se veut plus conciliante pour apaiser les tensions : alors qu’elle y était opposée à la fin du mois de mars, elle défend désormais le recours au MES. Les deux gouvernements s’efforcent certes de parvenir à des compromis, mais des divergences persistent sur la façon de mettre en œuvre une solidarité financière à l’échelle européenne.

Dans les prochaines semaines, cette solidarité franco-allemande va être jugée sur trois points essentiels. Tout d’abord, sur la capacité qu’auront les hôpitaux allemands à continuer à accueillir des patients venant de France. L’évolution de l’épidémie en Allemagne peut faire craindre un afflux important de malades dans ses infrastructures hospitalières et le 4 avril le directeur de la chancellerie fédérale, Helge Braun, avertissait : « Quel degré de solidarité pouvons-nous manifester avant de nous mettre nous-mêmes en difficulté ? » Ensuite, se posera la question de la réouverture des passages de frontières, ne serait-ce qu’au regard du nombre important de travailleurs transfrontaliers. Enfin, il faudra observer le débat politique sur les conditions du plan de relance de l’économie européenne. La capacité de la France et de l’Allemagne à s’accorder sur des modalités de financement est essentielle pour éviter que ne se creuse un fossé irréconciliable entre le nord et le sud de l’Europe.

Paul Maurice est chercheur au Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Ifri.

[1]. S. de Ravinel, « Le manque de solidarité est un « danger mortel » pour l’Europe, selon Jacques Delors », Le Figaro, 28 mars 2020, disponible sur : www.lefigaro.fr.

[2]. A. Ginori, « Macron: « Difendo la solidarietà. Senza un’Europa unita non vinceremo il virus » », La Repubblica, 27 mars 2020, disponible sur : www.repubblica.it.

[3]. « Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur la mobilisation face à l’épidémie de Covid-19, en particulier le rôle des soignants, et sur le lancement de l’opération militaire Résilience en soutien à [la] lutte contre la diffusion du coronavirus, Mulhouse, le 25 mars 2020 », publié le 26 mars 2020, disponible sur : www.vie-publique.fr.

[4]. K. Regling, « Der Moment für Solidarität in Europa ist jetzt », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 2 avril 2020, disponible sur : www.faz.net.

 

Un an après la signature du nouveau Traité d’Aix-la-Chapelle

Une année franco-allemande chargée et intense a succédé à la signature du traité d’Aix-la-Chapelle par les deux gouvernements dans la salle de couronnement de l’hôtel de ville d’Aix-la-Chapelle le 22 janvier 2019. « Mettre notre amitié au service d’une Europe forte et capable d’agir » : c’est ainsi que le ministre fédéral des Affaires étrangères, Heiko Maas, décrivit à ce moment-là l’objectif du traité. Un an plus tard, sa mise en œuvre avance à grands pas ; aujourd’hui, il entre officiellement en vigueur.

À ce sujet, le chef de la diplomatie allemande a déclaré :

Depuis la signature du traité d’Aix-la-Chapelle il y a un an, l’Allemagne et la France ont accompli beaucoup de choses ensemble : d’une coopération plus étroite dans la région frontalière à des initiatives communes en faveur d’une alliance pour le multilatéralisme, en passant par une augmentation du nombre d’échanges de jeunes. C’est à ces projets que je souhaite continuer à œuvrer avec Jean-Yves Le Drian.

Coopération sans frontières
Aujourd’hui, à l’occasion du premier anniversaire du traité d’Aix-la-Chapelle, le comité franco-allemand de coopération transfrontalière se réunit pour la première fois au château de Hambach, sous la direction du ministre adjoint chargé des affaires européennes, Michael Roth, et de son homologue française, Amélie de Montchalin, réalisant ainsi l’un des principaux projets du traité. Les deux pays souhaitent réunir l’expertise des régions frontalières, des Länder ainsi que leur expertise au niveau national afin de trouver plus facilement des solutions communes. Les obstacles bureaucratiques doivent être levés et les réseaux de transport et d’énergie doivent être mieux liés.

Plus d’échanges de jeunes, un dialogue plus ouvert
L’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) soutient chaque année plus de 9 000 programmes destinés aux jeunes âgés entre 3 et 30 ans. Dans le cadre du traité d’Aix-la-Chapelle, le budget va encore être augmenté. De cette façon, l’Allemagne et la France pourront créer davantage d’offres pour permettre aux jeunes citoyens français et allemands de faire connaissance. Un nouveau Fonds citoyen permettra à de nombreux Allemands et Français engagés de postuler pour la réalisation de projets concrets.

Le Forum pour l’avenir franco-allemand convenu dans le traité commencera prochainement ses travaux. Il servira de plateforme de dialogue pour que les citoyens et les experts puissent échanger sur les grands processus de transformation sociétaux, économiques et environnementaux.

Une équipe forte pour l’Europe et le monde
En 2019, un point d’ancrage important de la coopération franco-allemande était la coordination des programmes des présidences successives française et allemande du Conseil de sécurité en mars et avril 2019. Des projets communs sont à nouveau prévus pendant les présidences successives en juin et juillet 2020. L’Allemagne et la France s’engagent également côte à côte dans le domaine de la diplomatie culturelle à l’échelle internationale : partout dans le monde, les deux gouvernements font avancer la création d’instituts culturels communs en tant que plateformes de coopération culturelle européenne. À Bagdad, le Goethe-Institut commencera ses activités sous le toit de l’Institut français. Des instituts culturels conjoints ouvriront leurs portes à Rio de Janeiro et à Palerme en 2020.

 

L’assemblée parlementaire franco-allemande s’est réunie à Strasbourg

La centaine de députés allemands et français membres de la nouvelle assemblée commune ont rendez-vous mercredi 5 et jeudi 6 février dans la capitale alsacienne.

Et de trois ! Un an après sa constitution, la nouvelle assemblée parlementaire franco-allemande siège cette semaine pour la troisième fois. Les 50 députés de l’Assemblée nationale et leurs 50 homologues du Bundestag ont rendez-vous mercredi et jeudi dans les locaux du Parlement européen, à Strasbourg.

Audition des ministres de la Défense
Réunion des présidences de l’Assemblée Nationale et du Bundestag, ce mercredi, à Strasbourg, en prélude à la session commune de l’Assemblée franco-allemande© dpa

La session devait débuter en milieu d’après-midi après une réunion des présidences des deux assemblées dans la matinée. L’ordre du jour était de ce mercredi était dominé par l’audition des ministres de la Défense, l’Allemande Annegret Kramp-Karrenbauer et la Française Florence Parly, au sujet de la politique commune en matière de sécurité et de défense. Paris et Berlin travaillent, en particulier, au développement d’un avion de combat commun. Une conférence de presse était prévue en fin d’après-midi.

Jeudi, les députés français et allemands poursuivront leurs débats sur des thématiques variées, européennes et bilatérales. Ils ont l’intention de créer un groupe de travail commun pour accélérer l’harmonisation des législations économiques et des procédures collectives entre les deux pays.

Économie, climat et coopération transfrontalière
Un second groupe de travail doit aussi se constituer autour du programme de la nouvelle Commission européenne pour la protection du climat (« Green Deal »). Les députés des deux pays souhaitent accompagner son élaboration. Ils entendent, plus généralement, mener une critique constructive des politiques environnementales nationales et européennes, voire  formuler des propositions.

Enfin, cette troisième réunion de l’Assemblée parlementaire franco-allemande se penchera sur l’une des ambitions majeures du nouveau traité franco-allemand d’Aix-la-Chapelle (2019) : la coopération transfrontalière. Les parlementaires allemands et français veulent la faire avancer et en combler les lacunes, notamment dans le domaine des transports. Certaines voies de communications, comme le pont ferroviaire reliant Colmar à Breisach, sont, par exemple, restées interrompues depuis la Seconde Guerre mondiale.

Portée sur les fonts baptismaux il y a un an par un accord entre les parlements allemand et français dans la foulée de la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, l’Assemblée parlementaire franco-allemande s’était réunie deux fois en 2019 : le 25 mars à Paris, et le 23 septembre à Berlin.

 

Les sociétés civiles, cœur battant de la coopération franco-allemande

Par Michel Richard                

 

Le Traité sur la coopération et l’intégration franco-allemandes, signé à Aix-la-Chapelle le 22 janvier dernier pour compléter le traité de coopération signé à  l’Elysée en 1963 par le Général de Gaulle et Konrad Adenauer a souvent été jugé à la fois ambitieux eu égard à la   multiplicité de ses objectifs (la paix, la sécurité, le développement, la coopération régionale et transfrontalière, le climat, les affaires économiques…), mais bien vague finalement quant aux dispositifs prévus pour une mise en œuvre rapide et concrète.

L’avenir dira si la « planche de rebond » qu’aux yeux de plusieurs observateurs il est censé constituer, jouera le rôle escompté dans le redémarrage du «  moteur franco-allemand ». Celui-ci semble bien essoufflé depuis plusieurs années, et ce en dépit de l’accord monétaire et budgétaire de Meseberg en juin 2018, que Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances, n’a pas hésité à qualifier d’historique (1).

À ce stade encore bien précoce dans l’évaluation de l’impact du nouveau traité, on peut d’ores et déjà noter que pour la première fois les sociétés civiles et les citoyens se voient officiellement reconnaître une place de choix dans le processus franco-allemand de coopération et d’intégration.

Le « préambule » du traité, dès son premier paragraphe, acte que le succès historique de la réconciliation entre les deux peuples a apporté une contribution exceptionnelle, d’où est né « un réseau sans précédent de relations entre leurs sociétés civiles et leurs pouvoirs publics à tous les niveaux ».

Quant à l’article 12, il innove en créant un « Fonds citoyen commun » destiné à encourager les initiatives de citoyens et les jumelages entre villes, dans le but de rapprocher encore les deux peuples.

Cette avancée à la fois symbolique et pratique illustre, à sa manière, la prise en compte dans la coopération franco-allemande d’une approche désormais plus globale et plus inclusive du processus de délibération politique. Longtemps en effet, comme le souligne le Professeur Dominique Rousseau, on s’en est tenu à une représentation classique, héritée de la tradition hégélienne, qui sépare espace civil (intérêts privés) et espace public (les institutions de l’État). Avec Jürgen Habermas s’est substitué un autre schéma où s’intercale entre l’espace civil et l’espace public un espace proprement politique. « Ce dernier peut-être considéré comme le lieu qui reçoit, par le canal des associations, des mouvements… les idées produites dans l’espace civil, et où par la confrontation et la délibération publique, se construit une opinion publique sur des propositions normatives qui sont ensuite portées dans l’espace politique» (2).

Pour autant peut-on désormais parler d’une « société civile franco-allemande » et plus largement encore d’une « société franco-allemande » ?

Les deux questions sont débattues depuis de nombreuses années.

Dans une remarquable contribution publiée par la Fondation Charles de Gaulle (3), le Professeur Frank Baasner, Directeur de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg apportait par avance un éclairage très intéressant. Que disait-il ?

Si les deux sociétés, française et allemande, se ressemblent davantage qu’il y a 50 ans, les différences persistent néanmoins, dans des domaines aussi fondamentaux que la philosophie de l’État (fédéral ou unitaire), l’économie politique, le dialogue social et  l’organisation de la société en générale. Et de toute façon ajoute-t-il à juste titre « on peut se demander si une convergence structurelle et culturelle totale est souhaitable ». Pour faire court, si au lendemain de la guerre le concept de « France-Allemagne » a pu voir le jour, il est vite apparu qu’il s’agit d’un mythe qui s’est fracassé sur la réalité.

Peut-on alors au moins parler d’une société civile franco-allemande ?

Notre observateur note avec beaucoup de sagacité qu’il y a plusieurs profils d’acteurs dans une coopération franco-allemande aux multiples visages.

Il y a tout d’abord ceux qui vouent l’essentiel de leur énergie et de leur temps à la coopération franco-allemande. Il les appelle les « professionnels ».  On imagine qu’il vise en particulier les diplomates dans les chancelleries mais aussi les responsables des multiples Fondations ,liées ou pas aux grands courants ou partis politiques, et qui oeuvrent pour une coopération bilatérale au service de l’Europe.

S’y ajoute la revue du dialogue franco- allemand, Documents/ Dokumente, créée en 1945 et qui, passée aujourd’hui au numérique, offre des articles au contenu scientifique très solide, les articles sur la France paraissant en allemand et ceux sur l’Allemagne en français.

Il ne nous semble pas illégitime d’assimiler à ces acteurs l’Association Française des Décorés du Mérite Allemand, encore que ses membres, militaires ou civils, soient par construction des bénévoles. Elle joue un peu ce rôle à sa manière, elle qui grâce à un réseau de délégués en province est une vigie de la coopération franco-allemande, décernant des prix aux jeunes français qui marquent leur intérêt pour la langue allemande et le développement des relations franco-allemandes et n’hésitant pas, en lien avec ses homologues à Berlin, à prendre position quand l’intérêt supérieur de l’Europe lui semble en en jeu, comme récemment pour les élections européennes (déclaration de Sélestat).

Dans un deuxième cercle, on trouve les bénévoles un peu plus occasionnels qui participent très activement au tissu social mobilisable pour des opérations certes régulières mais plus ponctuelles. C’est le cas des jumelages, mais aussi de nombreuses associations, parmi lesquelles on citera l’Association Franco-allemande des Fonctionnaires Parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, créée à la fin des années 80 par un administrateur de l’Assemblée nationale, à l’instigation d’un collègue du Bundestag et dont le successeur à Berlin est aujourd’hui Michael Hilger. Présidée et animée à Paris par Sandrine von Campenhausen, dynamique conseillère au Sénat, elle s’honore de compter Jean-Louis Hérin, éminent germaniste, parmi ses membres les plus actifs. En sa qualité de Secrétaire général, il est d’ailleurs à l’origine de la création de liens étroits entre l’administration du Sénat et celle du Bundesrat. De part et d’autre du Rhin, se succèdent ainsi les conférences d’acteurs du monde universitaire, culturel et parlementaire. Une rencontre annuelle symbolise la vitalité des échanges sur des sujets d’actualité, avec en arrière-plan le souvenir du passé, dépassé mais pas oublié, à Verdun et Douaumont, comme à Buchenwald.

On pourra également saluer l’existence d’une Association internationale de juristes, dont la section allemande publie des contributions d’une qualité remarquable dans des domaines comme le droit constitutionnel, parlementaire et électoral.

À cet instant il paraît indispensable de tordre le coup aux affirmations péremptoires et fallacieuses, selon lesquelles la plupart des jumelages franco-allemands seraient « morts ou en déshérence »(4). Une étude récente réalisée par l’Institut de Ludwigsburg et la Fondation Bertelsmann démontre exactement le contraire. Les 2200 jumelages franco-allemands contribuent activement à la construction d’une Europe vivante et proche des citoyens. Loin d’être une forme dépassée de coopération, ils agissent comme une barrière face aux courants eurosceptiques.

La troisième catégorie de personnes concernées est celle des « invisibles » : ce sont les personnes qui exercent assez régulièrement dans le cadre de leur activité professionnelle des formes de coopération franco-allemande qui passent par le contact, les échanges professionnels ou par la présence dans de structures globalement plus internationales.

À la lumière de cette analyse, deux constats s’imposent : l’état des relations entre citoyens des deux côtés du Rhin est moins préoccupant que certains l’affirment ; les sociétés civiles franco-allemandes sont on ne peut plus plurielles. D’où le risque bien réel de l’entre soi, de l’esprit de chapelle, auquel tente de remédier la Fédération des Associations franco-allemandes pour l’Europe, en lien avec une confédération symétrique, de l’autre côté du Rhin.

Reste évidemment la question lancinante de l’apprentissage et de la pratique de la langue du partenaire, au sujet de laquelle on doit constater d’un point de vue global un « déficit » du côté français.

Le traité d’Aix-la-Chapelle reprend comme une antienne le développement nécessaire de l’apprentissage de langue du voisin et ami. Très pragmatique, Frank Baasner indique que dans plus d’un jumelage une personne parlant les deux langues susurre une traduction, en tant que de besoin. Souvent d’ailleurs les jeunes parleraient anglais entre eux, en marge des échanges scolaires.

Doit-on se résigner à ce « minimum minimorum » ?

Oui peut-être, mais à la double condition que le Président de chaque association parle la langue du partenaire et que, du côté français, les apprentis germanistes réalisent à quel point la connaissance de l’allemand est un atout décisif pour l’emploi dans plusieurs secteurs d’activité économique (le tourisme, le commerce, l’industrie automobile..).

Le Traité d’Aix-la-Chapelle n’élude pas le volet culturel de la construction européenne : la mobilité pour les jeunes grâce à l’Office Franco-Allemand de la Jeunesse (OFAJ), un espace culturel et médiatique commun (plate-forme numérique destinée en particulier aux jeunes), des doubles programmes franco-allemands intégrés relevant de l’enseignement supérieur.

Il souligne opportunément que les deux États poursuivent le développement de l’Université franco-allemande, une innovation majeure de ces dernières années.

Les gouvernements encouragent également les universités françaises et allemandes à participer à des réseaux d’universités européennes.

On ne soulignera jamais assez la remarquable valeur ajoutée par ce type de dialogue : il en va ainsi par exemple des colloques régulièrement organisés par les Universités Paris IV, Sorbonne nouvelle et de Cergy-Pontoise. Accueillante et ouverte à tous, la Maison Heinrich Heine est le cadre idéal pour ces échanges enrichissants sur des sujets aussi divers que les flux migratoires, l’Histoire du temps présent, la littérature de l’exil, et tout récemment le théâtre à travers la double problématique de la traduction des œuvres et de leur mise en scène.

Un mot pour conclure ces réflexions trop hâtives.

On prête, à tort, à Jean Monnet, la belle formule « si c’était à refaire, je commencerais par la culture ».

Et si on recommençait par la culture ? s’interroge pour sa part Jean-Noël Tronc dans un très brillant essai (5). Parmi ses nombreuses préconisations pour renforcer l’identité culturelle européenne figure la proposition de créer une Eurovision de chorales européennes.

Riche idée en effet.

Il est sûr en tout cas que les Chorales franco-allemandes qui existent depuis de nombreuses années en France, comme en Allemagne, se feraient un devoir et un plaisir d’y participer. Elles aussi sont le fruit d’une initiative originale et bénévole de la « société civile ».

Les rédacteurs du traité d’Aix-la-Chapelle ont été bien inspirés de lui rendre justice.

(1) Le nouvel empire. L’Europe du 21ème siècle -Gallimard 2019

(2) 50 ans de relations franco-allemandes -Nouveau monde 2012

(3) Mélanges en l’honneur du Professeur Jean Rossetto LGDJ 2016

(4) Européens N°1 janvier-mars 2019

(5) Et si on recommençait par la culture ? -Seuil 2019

Michel RICHARD

Directeur honoraire des services du Sénat. Vice-Président de l’Association Franco-Allemande des Fonctionnaires Parlementaires.

Membre de l’AFDMA.

 

Une lettre et un témoignage…

Le père Charles Mérand, membre de notre association, nous écrit :

« Depuis des années, je suis lecteur du bulletin de l’association française des décorés du Mérite allemand. J’avoue que je le lis avec intérêt mais que je reste un abonné très négligent (à 92 ans, c’est en partie excusable). Toutefois, je tiens à blanchir en partie ma conscience en vous envoyant un chèque de 150€ et l’expression de ma reconnaissance. Ayant été décoré en juin 2009 par Monsieur l’Ambassadeur à Paris, j’ai pu faire profiter les jeunes participants aux rencontres et aux camps d’échanges des informations de votre bulletin de liaison et cela pendant plus de 37 ans. Je regrette bien la déchirure du Brexit. C’est un contresens de l’histoire car des Anglais et des Ecossais participaient aux rencontres.

Comme vous le savez « Gardelegen » va se recueillir officiellement pour l’anniversaire du drame de l’incendie. Nous l’avons appris depuis. Si vous avez quelques échos, auriez-vous l’obligeance de me les communiquer ? J’ajouterai au témoignage fait par les amis déportés quelques précisions, mais l’essentiel est dit. J’y suis allé trois fois.

Encore une fois, merci pour le bulletin multiplié par la lecture qu’en font les amis. A 92 ans, bientôt 93, après un accident j’ai du être accueilli par un service de l’EHPAD de Flers mais, grâce à Dieu, même si la mobilité n’existe presque plus, la télé et la mémoire restent.

Avec l’amitié des familles de déportés, ma prière et mes vœux pour vous, votre travail de mémoire – pour votre famille.

C. Mérand

PS : Je suis prêtre d’une famille de 7 enfants. Nous sommes 4 à être décorés de la Légion d’honneur, 3 de la médaille française et moi de l’allemande. »

N.D.L.R : « Gardelegen » désigne la grange dans laquelle des prisonniers, issus des camps de la morts, avaient été enfermés pour la nuit par leurs geôliers allemands dans leur fuite devant les armées de libération. L’incendie de cette grange a fait plus de 1000 morts, dont le frère de C. Mérand.

 

Les manifestations franco-allemandes

 Congrès commun FAFA – VDFG

Le congrès commun FAFA pour l’Europe / VDFG für Europa e.V. aura lieu au palais des congrès de Saint-Brieuc (Bretagne) du 23 au 25 octobre 2020

« Les Etats-Généraux du franco-allemand au service de l’Europe ».

Un congrès inédit, participatif, collaboratif, communicatif, informatif et festif.

Un congrès ouvert pour une grande part au public.

Le 65ème congrès s’intégrera dans un grand événement franco-allemand et européen « Armor 2020 : Les 65ème rencontres des acteurs du franco-allemand au service de l’Europe ».

Celui-ci comprendra sept temps forts :

–  Le 65ème congrès FAFA/VDFG.
–  Un village des adhérents et des partenaires avec ses stands d’exposition.
–  Un forum emploi – formation franco-allemand et européen.
–  Un espace économique franco-allemand.

–  Deux Focus sur des thèmes liés au franco-allemand (énergie renouvelable / logiques      agricoles)

–  Une conférence-débat sur le rôle des jumelages et de la société civile dans la               construction européenne.
–  les 50 ans de Saint-Brieuc-Alsdorf.

Un site dédié – www. Armor2020.eu – vous tiendra au courant de l’avancement de cet évènement.

La FAFA et la VDFG travaillent actuellement sur des recherches de financements publics et de partenaires premium pour proposer un événement unique. Toute aide est la bienvenue.

Conférences et débats à la Maison Heinrich-Heine

Cité universitaire, Boulevard  Jourdan, Paris 14ème.

Aucun événement prévu actuellement en raison de la crise sanitaire.

 

La vie de l’AFDMA

L’assemblée générale du 25 février 2020

L’assemblée générale de notre association a eu lieu le 25 février 2020 à 14 h dans les locaux du Bureau parisien du Parlement européen, 288, Bd St germain, 75007 Paris.

A l’ordre du jour, une partie statutaire, où tous les points ont été adoptés à l’unanimité.

Mise aux voix, la proposition de statut « d’Ami de l’AFDMA » a été adoptée à l’unanimité moins une voix, avec les précisions suivantes :

« La qualité « d’Ami de l’AFDMA »s’acquiert sur décision du Président après délibération du bureau et parrainage d’un membre de notre association. Les Amis de l’AFDMA sont invités à participer aux différentes activités de l’association, sans disposer de droit de vote. Il ne leur est pas imposé de cotisation, mais ils peuvent participer au financement de nos activités sous la forme d’une participation d’un montant annuel d’un minimum de 25 €. »

La partie information a été assurée par une intervention de Jérôme Vaillant, prof. ém. de civilisation allemande à l’Université de Lille et délégué de l’AFDMA pour les Hauts-de-France, sur la situation politique en Allemagne (les élections en Thuringe et le piège tendu par l’AfD, la crise au sein de la CDU et les perspectives de changement) ainsi que sur l’actualité des relations franco-allemandes et ses conséquences pour l’Europe.

Un compte-rendu détaillé a été adressé  à tous les membres.

De nouveaux membres

Nous souhaitons la bienvenue à Mme Catherine Troendle, sénatrice, à Mme Monique Pérardel (Durand), enseignante, et à M. Jean Vintzel, dirigeant sportif, comme « ami de l’AFDMA ».

Disparition

Nous avons été informés du décès de M.Christian Jannette, membre de notre association, le 3 décembre dernier.

Nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Site internet www.afdma.fr

En ce début d’année, l’actualité a été marquée en Allemagne par la montée de l’AfD, tout particulièrement lors des élections en Thuringe, avec des conséquences importantes pour la vie politique au niveau fédéral. Vous trouverez sur notre site internet www.afdma.fr d’excellents articles de Jérôme Vaillant sur ces sujets.

Page « facebook » de l’AFDMA

Pour mémoire : En plus du site internet «www.afdma.fr », nous disposons d’un outil de communication supplémentaire sous la forme d’une page « facebook », sous l’appellation « Association Française des Décorés du Mérite Allemand ».
Cette page est régulièrement mise à jour et comprend, conformément à la mission de l’AFDMA, des informations sur la coopération franco-allemande, sur l’Allemagne et sur l’Europe. Elle permet une interactivité.

Venez nombreux la visiter et nous faire part de vos avis sur les sujets abordés.

 

APPEL / RAPPEL

La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres et de ses amis.

Merci de nous soutenir dans notre engagement.

Le montant a été fixé pour les membres à 35€, et à 25€ pour les amis en 2020, à adresser par chèque à notre trésorier, Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.

Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :

Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Île-de-France

IBAN : FR76 1751 5900 0008 2311 4738 636