Lettre d’information n°31, juillet 2017
LA LETTRE D’INFORMATION
sur les relations franco-allemandes et l’Allemagne
N° 31. Juillet 2017
Responsable de la rédaction :
Bernard Viale, Délégué à la « Communication »
www.afdma.fr
Le mot du Président
Chers membres de l’AFDMA, chers amis,
Mieux vaut tard que jamais. La coopération franco-allemande et l’Europe ont bien fini par s’inviter dans les débats électoraux de notre pays, particulièrement dans la campagne présidentielle. Et de quelle manière, puisqu’elles furent un des thèmes les plus forts et les plus clivants entre les candidats au 2ème tour.
Le nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, n’avait pas fait mystère de son engagement en faveur des relations franco-allemandes et il l’a réaffirmé au lendemain de son élection, saluée très largement par l’opinion publique et les dirigeants de nos voisins et amis d’Outre-Rhin. Il a, entre autres, annoncé vouloir revenir sur une réforme qui, selon nous, mettait en danger l’apprentissage de la langue de notre partenaire avec la suppression des classes bilangues et, partant, nuisait à la communication et la compréhension future entre les citoyens de nos deux pays. Un renforcement de la coopération politique, économique, sécuritaire et militaire est également à l’ordre du jour. De nouvelles initiatives au niveau européen devraient suivre.
L’écho rencontré à Berlin a été positif et le courant semble bien passer.
Tout cela est de bon augure pour la coopération et l’amitié entre nos deux pays ainsi que pour l’Europe. Sans sous-estimer les difficultés qui nous attendent, qu’il nous soit permis de nous en féliciter.
Bonnes vacances à tous.
Bien cordialement,
Bertrand-Louis Pflimlin
Sommaire :
- Le mot du Président
- 2 : Les publications : Les Allemands et la génétique du protestantisme
- 6 : Le chancelier de l’unité : Hommage à Helmut Kohl
- 7 : Notes du Cerfa n°137 et 138, Allemagne d’aujourd’hui et Documents / Dokumente
- 10 : les manifestations franco-allemandes
- 11 : La vie de l’AFDMA
Publications
Les Allemands et la « génétique » du protestantisme
1517 : commencement ou aboutissement d’une histoire ancienne ?
Par Hans Herth
Au moment où nous allons fêter les 500 ans de la naissance du protestantisme en pays allemand, interrogeons-nous : l’Allemagne moderne est-elle été formatée par les protestants ? Ou bien le protestantisme est-il né parmi des Allemands – déjà « protestants » avant l’heure – parce qu’à tout jamais l’ordre germanique ne saurait être soluble dans l’ordre romain ?
Dans son ouvrage L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme Max Weber décrit l' »affinité élective » entre l’idéal-type du capitalisme et celui du protestantisme. Il y dissèque une vision spécifiquement protestante qui assimile métier à vocation (respectivement Beruf et Berufung). Avec la prédestination calviniste, la quête d’un signe d’élection divine se confond avec la mesure de la qualité du travail, de la réussite et des gains accumulés.
Le protestant vit donc pour travailler, et non l’inverse, Il soumet son labeur quotidien à des règles strictes d’épargne, d’échange, de rationalité du travail. Les progrès que permet cette ascèse permanente sont vécus comme autant de récompenses.
Ne dit-on pas aussi des Allemands qu’ils sont disciplinés, sérieux, âpres au travail …parce que protestants ?
Max Weber constate la coïncidence de l’irruption du protestantisme avec la généralisation des règles de comportement et du fonctionnement de l’économie capitaliste. Il n’établit pas de lien de cause à effet. Il se contente d’observer en détail la concomitance des comportements des acteurs économiques avec l’expression de leur éthique religieuse. Il note aussi d’autres phénomènes parallèles possibles, tel que celui de la montée de la bourgeoisie allemande et l’émancipation politique des villes du Nord.
Le succès de son propos s’explique, entre autres, par une tentation du sens commun – plus intuitif que véritablement documenté – de lier le fonctionnement de la société allemande et de son économie au protestantisme. Ce cliché est conforté par les parti-pris éthiques de la Chancelière actuelle, intellectuelle et fille de pasteur, qui fait oublier la Démocratie Chrétienne du très catholique rhénan Konrad Adenauer.
La bourgeoisie contre l’ordre féodal
Dans sa « Géographie du sous-développement« , le géographe Yves Lacoste (*) constate que seuls les pays européens (et le Japon !) avaient permis l’émergence d’une classe bourgeoise d’entrepreneurs innovants.
De cette ascension économique et politique de la bourgeoisie, d’abord en Angleterre, puis progressivement dans l’ensemble de l’Europe, il dit : « La richesse de la bourgeoisie qui tirait profit des capitaux qu’elle avait investis, avait une origine radicalement différentes de celle des seigneurs qui vivaient du produit des terres conquises et cultivées par une main d’oeuvre asservie« .
En monopolisant la rente foncière, l’ordre nobiliaire, politiquement et militairement dominant, avait condamné toute recherche d’autres formes de revenus, avec d’autres moyens de production, à croître en marge de l’ordre social féodal. Yves Lacoste note ainsi qu’après la quasi-disparition des échanges internationaux et des grands commerçants durant le haut Moyen-Âge, l’appropriation des terres avec le personnel qui y travaillait, avait consolidé un ordre social où la bourgeoisie avait tout bonnement « été oubliée », exclue des trois ordres du féodalisme : aristocratie, clergé et serfs. Dès lors, « lorsque les relations commerciales et monétaires reprirent de l’importance, les marchands ne purent trouver de place dans l’une ou l’autre partie d’un système qui ne prévoyait pas leur existence« .
Il est probable que la révolution protestante – entre autres – participe du « dialogue » conflictuel de la bourgeoise tant avec l’aristocratie qu’avec l’ordre monarchique, qu’il en est l’outil idéologique et institutionnel pour conquérir un statut.
Positions de départ inégales
La volonté de la bourgeoisie de trouver non seulement une place, mais encore une légitimité politique varie forcément avec les différents systèmes féodaux et la construction des pouvoirs politiques tant centraux que locaux, tout autant qu’avec les différentes formes de puissances financières. Celles-ci dépendaient des ressources disponibles (ressources agraires, minières,…), des atouts géostratégiques (fertilité des terres, accès à la haute mer, fleuves navigables…) et/ou climatiques, des institutions.
Bref, dans ce combat d’une classe montante pour affirmer une place au soleil de la politique, les ingrédients du menu sont partout les mêmes, mais les dosages diffèrent ici et là, selon que :
– le féodalisme est ou n’est pas parvenu au stade du modèle achevé français,
– l’absolutisme monarchique a réussi à s’imposer ou a dû composer avec l’aristocratie d’un côté et la bourgeoisie de l’autre,
– le secteur primaire a été plutôt stable et générateur de surplus importants,
– ces surplus ont pu être négociables plus ou moins directement, avec ou sans transformation préalable, avec ou sans moyens de stockage et de transports satisfaisants,
– les ressources du commerce bourgeois – la production préindustrielle et les moyens de transport – étaient variées, nombreuses et à fortes valeurs ajoutées,
– les marchés étaient suffisamment développés et étendus,
– la puissance des villes suffisante ou non,
-…
D’où la variété des bourgeoisies européennes.
La voie germanique
En terres saxonnes – et germaniques en général – elles paraissent bien différentes de celles des terres latines, plus proches de l’aristocratie. Mais, les bourgeoisies urbaines en terre d’Empire, dans des situations très différentes de celle de l’Angleterre et des Pays-Bas, accusent un caractère nettement plus « provincial », plus engoncé dans le sérieux artisanal et industrieux.
Si l’éthique protestante propose à toutes les bourgeoisies une sorte de grammaire commune pour affirmer leur légitimité, la différence des protestantismes réels relève des conditions variables évoquées ci-dessus. Ainsi, en Angleterre, le compromis élisabéthain entre éléments protestants et catholiques (la fameuse « voie moyenne ») fait de l’anglicanisme un « pont » entre catholiques et protestants.
A l’encontre, en terres d’Empire, la paix d’Augsbourg (confortée par le Traité de Westphalie) règle une coexistence à l’équilibre précaire. Le rapport de force entre la monarchie anglaise et sa société politique diffère fortement des confrontations entre les Etats allemands, les forces politico-religieuses locales et le pouvoir impérial.
Dans la révolution luthérienne il existe donc deux aspects :
– sa nécessité européenne au service de la bourgeoisie en général, ainsi que son influence durable ou temporaire face à la montée des absolutismes, dans les triangulations conflictuelles entre pouvoir central, aristocraties et bourgeoisies.
– son lieu de naissance en pays allemand et son destin proprement germanique, dans une fédération où Grands Ducs et petits Princes gardent la main sur l’organisation politique et administrative, à la différence des grandes Nations montantes où la bourgeoisie trouve rapidement place dans l’appareil étatique centralisateur.
Expliquer la société allemande par Luther nous renvoie certes à cette « nécessité européenne » de l’ascension bourgeoise dans le fonctionnement politique des nations. Par contre, expliquer Luther par la société allemande est autrement plus intéressant. Cela permet d’entrevoir comment le formatage des Allemands par le protestantisme n’est en fait que le formatage du protestantisme par la société allemande.
Un vieux démon schismatique
Le féodalisme européen était un ordre fondamentalement chrétien, donc… romain. Bien avant, dans la discussion antique entre le pouvoir romain et les principautés dispersées à sa marge, le refus de la romanisation – probablement un refus de l’impôt centralisateur – était le fait de potentats assez puissants pour à la fois fournir des armées auxiliaires à la pax romana et organiser les raids de rapine en terre romaine quand le prix de l’alliance n’était pas honoré. Tous ces Princes régionaux se réclamaient de leur identité religieuse, leur pouvoir sacerdotal et, par là même, la qualité de leur perspective politique, leur capacité de lire dans l’avenir et d’anticiper leur victoire.
Mais, avec la christianisation de l’Empire, la légitimité de ces princes face à l’Empereur n’était plus assurée par ces ascendances divines païennes (auparavant en tous points comparables avec les filiations des grandes familles romaines). Désormais, pour n’être pas barbares et pour négocier d’égal à égal avec l’Empereur, il leur fallait affirmer leur proximité au dieu unique des Romains. Ainsi, sous l’Empereur Valens (qui règne de 364 à 378) l’évangélisation des « Barbares » est quasiment générale, hormis dans les zones occidentales rhénanes (où les princes se disent francs et libres de toute affiliation à Rome).
L’alignement chrétien profitable aux deux parties est confié à des évêques prédicateurs antitrinitaires, proches de l’arianisme. Mais, après le retour des Empereurs à l’orthodoxie trinitaire, les grands princes goths, burgondes, vandales et (pour partie) alémaniques et leurs suites aristocratiques resteront obstinément fidèles à l’idée que Jésus n’est pas d’essence divine et que, sans essence divine dans le monde terrestre, le pouvoir central de type constantinien n’a aucune dimension supra-humaine, ne procède d’aucune émanation divine, si ce n’est celle de la foi personnelle des Empereurs partagée avec celle des princes germaniques.
Exclusion et sécularisme
Qui plus est, l’aristocratie convertie à l’arianisme se garde bien d’obliger ses troupes fidèles d’abandonner leur foi païenne, car elle conditionne leur fidélité, condition sine qua non de leur puissance face à l’Empereur. Ils gardent donc un pouvoir sacerdotal interne à leurs sociétés. Un ver est déjà dans le fruit : le « sang bleu germanique » est l’équivalent d’une caste.
Au moment où ces potentats et dynasties vont se partager le pouvoir en Europe et créer les Royaumes qui succèdent à l’Empire romain centralisé, les codes législatifs qui fonderont leur pouvoir seront autant d’interprétations du code justinien agrémentées de règles de tolérance religieuse qui pourraient préfigurer les sécularisations de nos sociétés modernes. Par là même ces Rois germaniques concilient ainsi une double légitimité en apparence contradictoire : leur pouvoir au sein – et au service – du monde chrétien et l’assise de leur pouvoir aristocratique d’origine païenne face à leurs peuples.
A l’inverse, la conversion très tardive, mais brutale des Francs au catholicisme, sur ordre royal de Clovis et suite à sa victoire miraculeuse face aux Alamans, procède pour sa part d’une allégeance totale à Rome.
Ainsi naissent deux modèles chrétiens de la future féodalité européenne : le futur ordre néo-romain carolingien et celui des fondateurs ottoniens de l’Empire Romain d’Occident reconstitué à la sauce germanique, de nature fédérale. Celui-ci dessine en creux une affirmation d’un pouvoir quasi sacerdotal des grandes familles germaniques, d’égal à égal avec celui des Césars.
La querelle des investitures est préprogrammée. Et ce maintien obstiné, contre vents et marées constantiniennes, de la nature divine de l’aristocratie aura un autre corollaire : une césure de nature au sein des sociétés germaniques non romanisées entre le peuple en armes et l’aristocratie qui le commande.
Le plafond de verre de l’ordre social germanique
Le féodalisme en terre germanique est le résultat d’une lente dissolution interne de l’ordre antique. Malgré l’asservissement (tardif et relatif) des paysans allemands, au rythme des guerres intestines au Reich, des grandes épidémies et des famines, les communautés villageoises auto-administrées subsistent un peu partout. A côté du principe antique du monopole absolu de l’aristocratie sur l’exécutif, celui du pouvoir électif des paysans-guerriers, expression de la souveraineté de l’individu libre, reste ancré dans le fonctionnement des campagnes. En haut de l’échelle politique aussi : la couronne royale germanique reste élective et le pouvoir des Ducs électeurs ne saurait découler de celui de l’Empereur (*).
Ce « conservatisme » des rôles politiques antiques aboutit à une position paradoxale de la bourgeoisie allemande : sans accès légitime au pouvoir exécutif, elle n’en n’est pas moins libre de s’autogérer en tant que groupements de Bürger. De cet embryon de pouvoir local va naître un réseau de villes qui s’affranchit de tout pouvoir aristocratique (les Reichsstädte), avec la complicité bienveillante des Empereurs. Nombre de ces villes deviendront des Républiques fonctionnant en réseaux et associations politico-militaires parfois très puissantes (dont la fameuse Ligue Hanséatique). Elles siègeront à la Diète à coté des Ducs, Princes d’églises et Chevaliers.
Entre le 14e et le 15e siècles, dotés de pouvoirs économiques et politiques grandissants, les représentants des guildes artisanales se mélangent progressivement à la petite noblesse dans les conseils des villes. A l’aube de la Renaissance l’ensemble des familles « patriciennes » aura ainsi inventé une nouvelle autre aristocratie, à côte de celle de la noblesse de sang, celle du travail.
La maxime de Martin Luther Der Mensch ist zur Arbeit geboren, wie der Vogel zum Fliegen apparaît ici comme l’écho d’une vieille revendication bourgeoise à briser son plafond de verre.
Friedrich Schiller, dans son Lied von der Glocke exprimera à sa manière cette qualité du Bürger allemand à égalité avec les plus grands :
Arbeit ist des Bürgers Zierde,
Segen ist der Mühe Preis,
Ehrt den König seine Würde,
Ehret uns der Hände Fleiß. (**)
Ce n’est probablement pas un hasard si ce poème a été élevé par le Bildungsbürgertum du 19e siècle au rang des grands textes de la conscience nationale allemande.
Les « gènes » allemands du protestantisme sont également des gènes protestants du nationalisme allemand.
(*) à l’opposé de ce qui se produit dans la colonisation franque de la Gaule.
(**) Le travail est l’honneur du citoyen, la prospérité est la récompense du travail. Si le roi s’honore de sa dignité, nous nous honorons de notre travail.
Hans Herth, sociologue, ancien président de la FAFA, est membre de l’AFDMA
Cet article a été publié dans le n° 3 / 2016 de la revue « Documents / Dokumente »
Le chancelier de l’unité – Hommage à Helmut Kohl
Pendant seize ans, Helmut Kohl a été le chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Son mandat reste lié à l’événement le plus réjouissant de l’histoire récente de l’Allemagne : après la révolution pacifique en RDA et la chute du mur de Berlin, Helmut Kohl parvient à réunifier l’Allemagne dans la paix et la liberté après des décennies de division.
En 1973, Helmut Kohl devient président de son parti, la CDU. L’ancien ministre-président du Land de Rhénanie-Palatinat est candidat tête de liste aux élections législatives de 1976, lors desquelles la CDU et son parti frère, la CSU, manquent de peu la majorité absolue. Helmut Kohl est alors élu à la tête du groupe parlementaire CDU/CSU.
Tous les citoyens auront l’occasion, du dimanche 18 au vendredi 23 juin, de signer le registre de condoléances ouvert à la chancellerie fédérale pour l’ancien chancelier fédéral Helmut Kohl.
Chancelier de l’unité et citoyen d’honneur de l’Europe
Après les élections législatives de 1980 également, le chancelier fédéral Helmut Schmidt parvient à reconduire la coalition socio-libérale SPD/FDP. Toutefois, son gouvernement éclate deux ans plus tard en raison du désaccord sur la double décision de l’OTAN lors de la crise des euromissiles et du cap à suivre en matière de politique économique. Helmut Kohl et le président du FDP Hans-Dietrich Genscher s’entendent pour former une coalition chrétienne-libérale. Le 1er octobre 1982, Helmut Kohl est élu sixième chancelier de la République fédérale d’Allemagne par le Bundestag allemand. Les élections législatives anticipées organisées en mars 1983 viennent asseoir le gouvernement CDU/CSU et FDP.
À travers des mesures de redressement budgétaire et d’austérité, cette coalition gouvernementale jette les bases d’une relance durable. La croissance économique crée de nouveaux emplois et facilite les allègements fiscaux et les nouvelles prestations aux familles. C’est ce fondement économique solide qui permettra de gérer le développement de l’Est après la réunification en 1990.
Le gouvernement de Helmut Kohl poursuit la politique de détente de son prédécesseur vis‑à‑vis du bloc de l’Est, tout en approfondissant les relations transatlantiques. En 1983, il soutient la mise en œuvre de la double décision de l’OTAN. Helmut Kohl est particulièrement attaché au processus de réconciliation entre la France et l’Allemagne. La photo le montrant main dans la main avec le président français François Mitterrand face aux tombes de Verdun conserve à ce jour une haute valeur symbolique.
Après la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, Helmut Kohl pressent la possibilité de rétablir l’unité allemande. Il élabore à cette fin un programme en dix points et va promouvoir, au cours des semaines et des mois qui suivent, une réunification rapide auprès des alliés occidentaux et de l’Union soviétique. Il convainc les dirigeants européens en soulignant maintes fois que l’unité de l’Allemagne et l’unité de l’Europe sont « les deux faces d’une même médaille ». Quant au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, Helmut Kohl parvient en été 1990 à obtenir de lui la promesse que l’Allemagne réunifiée pourrait décider librement à quelle alliance elle appartiendrait.
C’est le fait que les Allemands aient pu se retrouver dans la paix et la liberté, après quarante ans de division et avec l’accord de tous les partenaires et alliés, qui lui a valu de titre de « chancelier de l’unité ».
Après les premières élections législatives de l’Allemagne réunifiée le 2 décembre 1990, Helmut Kohl reste chancelier, ce qui fait de lui le premier chancelier fédéral de l’Allemagne réunifiée. Au cours de ses deux prochains mandats, il s’engagera particulièrement pour le développement des nouveaux Länder de l’Est, un chemin épineux. Il avouera lui-même par la suite avoir largement surestimé l’état de l’économie est-allemande.
Helmut Kohl fait preuve d’une énergie puissante pour accélérer l’unification de l’Europe qui réalise effectivement des progrès rapides, notamment la création de l’Union économique et monétaire à travers le Traité de Maastricht en 1992.
Après seize années, les élections législatives de 1998 mettent fin à « l’ère Kohl ». Son mandat aura dépassé celui de Konrad Adenauer. Jusqu’à la fin de la législature en 2002, il restera député du Bundestag allemand.
Helmut Kohl s’est vu décerner de nombreux hommages et distinctions. En raison de ses mérites au service de l’Europe et de son rôle de « père » de l’euro, les chefs d’État et de gouvernement l’on nommé en 1998 « citoyen d’honneur de l’Europe ». L’institut new-yorkais « East-West-Institute » l’a qualifié d’« homme d’État de la décennie » et Bill Clinton lui a remis la médaille de la Liberté, la plus haute décoration civile des États-Unis.
Helmut Kohl
Né le 3 avril 1930 à Ludwigshafen
1959 – 1976 député du Landtag de Rhénanie-Palatinat
1969 – 1976 ministre-président de Rhénanie-Palatinat
1973 – 1998 président de la CDU
1976 – 2002 député du Bundestag allemand
1976 – 1982 président du groupe parlementaire CDU/CSU
1982 – 1998 chancelier fédéral
Mort le 16 juin 2017 à Ludwigshafen
Source : CIDAL, ambassade d’Allemagne.
Notes du CERFA, n°137
Nous sommes ravis de vous annoncer la parution en ligne de la nouvelle publication
« Alternative für Deutschland : quels risques pour l’Allemagne ? , mars 2017, de Hans Stark, qui peut être téléchargée sur le site internet de l´Ifri.
Née du refus de la politique de soutien aux pays du sud de l’UE d’Angela Merkel, l’AfD – Alternative pour l’Allemagne – s’est rapidement intégrée dans la famille des partis « populistes de droite » en Europe, avec lesquels elle entretient d’étroits rapports.
Depuis 1991, Hans Stark est secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Institut français des relations internationales, où il consacre l’essentiel de ses travaux à la politique étrangère et à la politique européenne de l’Allemagne.
Notes du Cerfa, n° 138
Nous sommes ravis de vous annoncer la parution en ligne de la nouvelle publication
« Entre vieillissement et migrations : la difficule équation allemande, juin 2017 de Anne Salles,
qui peut être téléchargée sur le site internet de l´Ifri.
La décision de la chancelière Angela Merkel d’accueillir plus d’un million de réfugiés en 2015-2016 a été interprétée par certains comme un choix stratégique visant à remédier aux problèmes démographiques auxquels l’Allemagne est confrontée, qu’il s’agisse de la baisse attendue de la population, et en particulier de son potentiel d’actifs, ou du vieillissement. Qu’en est-il vraiment ?
Anne Salles est maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne, membre de l’Unité mixte de recherche SIRICE (Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe), et chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (INED).
Allemagne d’aujourd’hui
Sommaire N° 220 (avril – juin 2017)
ÉDITORIAL
J.Vaillant – Victoires des chrétiens-démocrates aux élections régionales allemandes. La fin de l’« effet Schulz » ?
G.Valin – La Deutsche Bank et son environnement concurrentiel : un point d’actualité début 2017
É. Dubslaff – Quel(s) statut(s) pour les sociaux-démocrates est-allemands (1989-1990) ?
B.Pivert – Herr Professor Doktor ! Aperçus de la satire universitaire de langue allemande
ENTRETIEN
« Frantz, une véritable coproduction franco-allemande ». Interview avec Éric Altmayer, producteur du film
L’actualité sociale par B. LESTRADE
Comptes rendus
Philipp Siegert, Bérénice Zunino (Hg./dir.), Den Krieg neu denken ? 1914-1918 : Kriegserfahrungen und Erinnerungskulturen / Penser la guerre autrement ? 1914- 1918 : expériences de guerre et cultures mémorielles (J.-F. ECK) – Martin Sabrow, Erich Honecker. Das Leben davor 1912-1945 (A.-M. CORBIN) – Deborah Vietor- Engländer, Alfred Kerr. Die Biographie (A.-M. CORBIN) – Annika Wienert, Das Lager vorstellen. Die Architektur der nationalsozialistischen Vernichtungslager, Michèle Hausser-Gans, Treblinka 1942-1943. Lieu paradigmatique de la « Solution Finale » de la Question juive. Rendre compte des limites de l’extrême. Essai de réinscription dans l’histoire (É. PENET) – Michel Tournier à la Pléiade (G. VALIN).
Notes de lecture de J.-C. François
Christa Wolf, Briefe 1952-2011 – Text + Kritik, n° 212, Christian Dietrich Grabbe – Text + Kritik, n° XII/16, Thomas Bernhard – Germanica, n° 59/2016, La modernité littéraire dans l’Allemagne divisée – Ödön von Horváth, Nuit italienne et Personne – Marius von Mayenburg, Pièce en plastique – J.W. Goethe, Iphigénie en Tauride.
La danse dans l’espace germanique
Un dossier dirigé par Guillaume Robin et Jean-Louis Georget
J.-L. Georget, G. Robin – La danse contemporaine dans l’espace germanique
S.Böhmisch – Déhiérarchiser pour mieux dialoguer : danse et musique dans le Tanztheater Pina Bausch
A. Cramer – Savoirs précaires. L’enseignement universitaire de la danse contemporaine
P.Germain-Thomas – La transmission de l’héritage de la danse moderne allemande : un apport essentiel pour le développement de la danse contemporaine en France
G.Hardt – Le passé au présent : du travail de citations historiques et de reconstruction comme stratégies contemporaines de production chorégraphique et scientifique
Traduit de l’allemand par Guillaume Robin
A.Locatelli – Danse, choreutique et choralité.Lola Rogge et la Lola Rogge Schule
M.-T. Mourey – Entre pratiques, techniques et esthétiques : politiques et imaginaires de la danse dans l’espace germanique
L.Ruprecht – « Je textuel », Je dansé. Un essai sur le lien entre la danse et la poésie contemporaines vu à travers l’exemple d’Anne Juren, de Martina Hefter, de Monika Rinck et de Philipp Gehmacher
Traduit de l’allemand par Jenny Bussek
D.Soulié – De corps et de textes. La danse des dramaturges-metteurs en scène, de Heiner Müller à René Pollesch et Falk Richter
P.Primavesi, T. Jacobs, M. Wehren – La danse en République Démocratique Allemande. Politique du corps, art populaire et éducation étatique
ENTRETIEN – « Une autoréflexivité qui suscite le questionnement ». Interview avec Norbert Pape, danseur contemporain
DOCUMENTS / DOKUMENTE
Au sommaire du n° 2 / 2017, un dossier « Au service des muses » consacré à de nombreux musées dans nos deux pays : la Maison de l’Histoire à Bonn, les nouveaux musées à Paris depuis le début de la 5ème République, le Centre Pompidou à Paris, le musée des Confluences à Lyon, le Kunstpalais d’Erlangen…
Un dossier « histoire » avec un portrait de Charles de Villers, un médiateur franco-allemand méconnu.
Et, bien sûr, les rubriques « Politique », « Culture », Société » et « Chronologie ».
Des articles en français et en allemand.
Pour plus d’informations : E-Mail : redaktion@dokumente-documents.info
Internet : www.dokumente.documents.info
Les manifestations franco-allemandes
Une exposition intéressante au Musée des Armées à Paris (Invalides)
« France –Allemagne(s)
1870 – 1871. La guerre, la Commune, les mémoires. »
Un regard nouveau sur un conflit méconnu : la guerre franco-allemande de 1870 – 1871
Jusqu’au dimanche 30 juillet 2017.
Tous les jours de 10 à 18 h.
Remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme 2017
La remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) est imminente !
La cérémonie aura lieu cette année le mardi 4 juillet à 18h00 à la Maison de l’UNESCO à Paris.
Des travaux journalistiques de grande qualité qui contribuent à une meilleure compréhension entre la France, l’Allemagne et leurs voisins européens seront récompensés dans les catégories Audio, Ecrit, Multimédia, Vidéo et Prix des jeunes talents par le PFAJ, doté d’une valeur totale de 30 000 euros. Les noms des lauréats seront révélés lors de la Remise du Prix.
Les nominés de chaque catégorie sont attendus aux côtés de nombreux invités d’honneur jouant un rôle important dans la coopération franco-allemande et européenne. Certains d’entre eux seront les Parrains et Marraines des différentes catégories et remettront le Prix aux lauréats.
Le Grand Prix des Médias 2017 est décerné cette année à l’association européenne de la société civile SOS MEDITERRANNEE, pour son engagement humanitaire et la défense de valeurs fondamentales. Pour plus d’informations sur cette association : www.sosmediterranee.org.
Le Président de la Commission nationale française de l’UNESCO, Daniel Janicot, et l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en France, Nikolaus Meyer-Landrut, nous feront l’honneur de tenir chacun un discours de bienvenue. La Présidente-Directrice Générale de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, ouvrira la cérémonie, aux côtés de Thomas Kleist, PDG de la Saarländischer Rundfunk et Président du PFAJ.
La cérémonie, présentée en français et en allemand par Nelson Monfort (France Télévisions) et Anne-Christine Heckmann (ARD), sera traduite en simultané. Ryadh fera voyager le public dans le quotidien de l’Homme moderne grâce à sa musique.
La vie de l’AFDMA
Rappel :
Déjeuner – débat vendredi 27 octobre 2017 à Strasbourg
- 10h à 12h : visite de la cave historique des Hospices de Strasbourg. Rdv à 10 h – Porte de l’Hôpital . Accès : Tram A ou D – arrêt Porte de l’Hôpital puis marcher 50m
- 12h 30 : Déjeuner- débat au Mess des Officiers Place Broglie .
Thème : « Les élections allemandes »
Intervenants :
* Pr Dr Frank Baasner, Directeur du DFI Ludwigsburg
* M. Sylvain Schirmann, ancien Directeur de l’IEP Strasbourg
Animatrice : Mme Aude Gambet, Journaliste
Accès : Tram A (direction Parc des sports) ou D (direction Poteries) descendre à la station Homme de Fer – (2ème station) . Puis prendre Tram B (direction Hoenheim) ou C (direction Rodolphe Reuss) Descendre à Broglie (1 station) .
Informations pratiques :
* A l’issue de la visite de la cave historique (Prix € 15.- par personne) une dégustation de vin et de kougelhopf est prévue.
* Le menu du déjeuner sera servi au Mess des Officiers . Prix : 18,-€ avec boissons et café.
Inscriptions pour le 15/10/2017 au plus tard : and.kempf@free.fr ou 06.42.23.09.09
Prix de l’AFDMA
Le 23 juin 2017, à la Maison d’Education de la Légion d’Honneur à St Denis, notre Secrétaire Général, le Général Olivier de Becdelièvre, a remis le Prix de l’AFDMA à Fanny Wattrin, élève de Terminale S, en récompense de ses mérites pour l’apprentissage de l’allemand et son engagement en faveur des relations entre nos deux pays.
Site Internet
L’AFDMA dispose maintenant d’un outil de communication, le site www.afdma.fr.
Il est régulièrement mis à jour pour répondre à la mission de notre association d’information sur les réalités allemandes et la relation entre nos deux pays, au service de l’Europe.
Merci de nous aider à faire vivre ce site par vos témoignages et contributions. N’hésitez pas à nous contacter !
APPEL / RAPPEL
La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres.
Nombre d’entre eux ne semblent pas en avoir vraiment conscience ou sont oublieux…
Merci de nous soutenir dans notre engagement.
Le montant reste inchangé en 2017 : 30€, à adresser par chèque dans les meilleurs délais à notre trésorier, Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.
Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :
Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Ile de france
IBAN : FR76 1751 5900 0008 231 4738 636