Lettre d’information n°32. Octobre 2017.

N° 32. Octobre 2017

Responsable de la rédaction :

Bernard Viale,  Délégué à  la « Communication »

www.afdma.fr

 

 

Le mot du Président

 

Chers membres de l’AFDMA, chers amis,

le prochain Chancelier d’Allemagne fédérale devrait être une Chancelière et s’appeler Angela Merkel. La question qui reste encore à régler est celle de la coalition avec laquelle elle devra gouverner. Question cruciale puisque le vice-Chancelier / ministre des Affaires étrangères est traditionnellement issu du parti partenaire principal de la coalition.

La surprise de cette élection fédérale n’est pas tant venue de la progression de l’AFD, tant elle était annoncée dans les sondages, ni même de celle du FDP, qui fait son retour sur la scène politique, mais de la décision du SPD de ne plus faire partie de la coalition gouvernementale. La perspective d’une coalition « jamaïcaine » (noir-jaune-vert) suscite des interrogations sur la future politique européenne de l’Allemagne, même si personne ne remet en cause la relation privilégiée entre nos deux pays.

Alors que les dernières propositions de notre Président sur l’Europe ont suscité des réactions différenciées Outre-Rhin, les réformes de politique intérieures entamées ou annoncées par le gouvernement français y ont reçu un écho très favorable. Il reste à espérer que les « nuages « qui apparaissent dans le ciel français à la veille de l’application de ces réformes ne viendront pas ternir la confiance retrouvée entre nos deux pays, et à attendre les résultats des négociations entre les partis qui vont former la prochaine coalition. Ne doutons pas du sens du consensus et de la capacité de compromis de nos amis allemands.

Je vous souhaite un bel automne.

Bien cordialement,

Bertrand Louis Pflimlin

 

Sommaire :

  • Le mot du Président
  • 2 : Les publications : La Bundeswehr, armée parlementaire. De la limite des comparaisons entre partenaires.
  • 5 : L’Allemagne sur la scène internationale : en quête de stabilité dans monde qui change.
  • 6 : Notes du Cerfa n°139 et 140 : Le paysage allemand des fondations et think tanks. La politique turque de l’Allemagne sous Merkel.
  • 7 : Les sommaires d’Allemagne d’aujourd’hui et Documents / Dokumente
  • 9 : les manifestations franco-allemandes.
  • 11 : La vie de l’AFDMA.

 

Publications

 

 

La Bundeswehr, armée « parlementaire » : de la limite des comparaisons entre partenaires.

 Par le Général Olivier de Becdelièvre

 La tentation est grande, surtout en période de changements, d’établir des comparaisons entre voisins et alliés. Cet exercice souvent pertinent doit cependant s’accompagner de quelques précautions si nous mettons en parallèle la défense de la République Fédérale d’Allemagne et notre propre défense nationale. Si nous sommes alliés, partenaires, complémentaires sur plusieurs points, un certain nombre de spécificités de la défense allemande doivent être considérées, qui sont souvent autant de points de divergence entre nos systèmes de défense et de sécurité.

Ces divergences tiennent aux principes fondateurs de la République fédérale et de la Bundeswehr, ils se traduisent par les particularités de cette armée « parlementaire » et ont, très logiquement, des conséquences sur la place du soldat dans la société, les rapports entre civils et militaires, et plus généralement les questions liées au statut des militaires allemands.

On peut s’interroger, au-delà, sur l’ « intangibilité » des principes fondateurs de la défense allemande, ou de leur évolution pour lui permettre de faire face à des défis qui sont, de plus en plus, ceux d’une puissance moyenne soucieuse de jouer un rôle politique à sa mesure.

 

1 – Principes fondateurs et particularités  de la  Bundeswehr, armée fédérale et démocratique.

 

Il n’est pas inutile de rappeler que, dans le contexte de l’immédiat après-guerre, la souveraineté de l’Allemagne n’allait pas de soi, et que la République Fédérale est née en mai 1949 de la volonté des Alliés occidentaux de regrouper leurs zones d’occupation pour faire pièce à la volonté hégémonique de l’Union soviétique. Cette souveraineté était d’ailleurs limitée (elle l’est restée, formellement, jusqu’au traité 4+2 de 1990), et ce n’est qu’après l’échec de la CED en 1954 que le réarmement allemand s’est opéré, sous le contrôle des Alliés occidentaux, aboutissant à la création de la Bundeswehr le 12 novembre 1955, comme une force strictement intégrée au dispositif de l’OTAN.

La Bundeswehr d’alors, née dans la douleur en dépit de l’opposition d’une partie de la classe politique,  est  dépourvue de commandement opérationnel national, équipée de matériel allié, doit prendre toute la distance possible avec la Wehrmacht, la Reichswehr d’avant 1935, et tout ce qui pouvait s’inspirer du modèle prussien. Composée de « citoyens en uniforme », son fonctionnement est conforme aux principes généraux de la démocratie de type occidental, et elle est étroitement contrôlée par le parlement fédéral (Bundestag).

Par ailleurs, le caractère fédéral de l’Etat allemand préserve l’autorité des Länder qui sont, en particulier, chargés de la sécurité intérieure, et disposent de leurs propres forces de police. L’Etat fédéral n’intervient que par subsidiarité, et la Bundeswehr, armée fédérale, n’a donc pas, sauf cas exceptionnel, compétence pour intervenir dans des missions de sécurité intérieure. Le renfort des polices régionales, en cas de besoin, est assuré par la police fédérale, forte de 40 300 agents, issue des anciens gardes-frontière fédéraux, dédiée normalement aux missions d’intérêt fédéral telles que police des frontières, des aéroports, police ferroviaire, recherche de personnes.

 

2 – Quelques caractéristiques de la Bundeswehr, armée « parlementaire et démocratique »

 21 – Le « nouveau » soldat allemand.

La pédagogie et le style de commandement ont, dès la création de la Bundeswehr, été adaptés au soldat « nouveau », citoyen en uniforme.

L’ « Innere Führung », fondement de la pédagogie et du commandement, qui pourrait se traduire par « conduite de l’intérieur » repose, dans le principe, sur l’adhésion intime, intérieure, de tous, aux finalités de la défense, aux principes de la société, et bien entendu à la hiérarchie, qui exerce quant à elle, le commandement selon le principe de l’ « Auftragstaktik » ou commandement par objectifs, déjà en vigueur, sur le plan tactique, dans les forces allemandes d’avant-guerre.

Le respect de ces principes par l’ensemble de la hiérarchie, censé éviter toute dérive autoritaire, est placé sous le contrôle du parlement, qui dispose à cet effet de droits étendus.

22 – Le contrôle parlementaire.

La Bundeswehr, ensemble constitué par les forces, l’administration de la Bundeswehr et le soutien technique intégré, soit environ 178 200 militaires et 60 600 civils, relève, en temps de paix, du ministre fédéral de la défense, autorité suprême et, en raison de la responsabilité propre de chaque ministre, responsable de la défense. Cette responsabilité de chef des armées est transférée au chancelier lorsque l’ « état de défense » est décrété.

Le ministre de la défense dispose de quatre secrétaires d’état, deux parlementaires (élus) et deux hauts fonctionnaires, auxquels est subordonnée l’ensemble de la hiérarchie militaire, y compris le Generalinspekteur (CEMA), sauf dans le domaine opérationnel pour lequel il relève directement du ministre.

Le contrôle parlementaire s’exerce a priori, lors de la présentation du budget, pour laquelle une présentation détaillée des effectifs et du matériel est exigée, plus détaillée que pour les autres ministères, dont celui de l’Intérieur.

Il s’exerce également dans le domaine de l’emploi des forces, le Bundestag décidant du volume de forces et du cadre espace-temps des engagements opérationnels. Il est fait exception pour les cas d’urgence (agression ou menace immédiate), mais l’approbation du parlement est requise dans les meilleurs délais.

La commission de défense du Bundestag peut s’autosaisir  comme commission d’enquête parlementaire et intervenir directement au sein des unités si elle le juge nécessaire. Ses membres ont un droit d’accès permanent dans les unités.

Relève également du contrôle parlementaire l’activité du Wehrbeauftragte, commissaire parlementaire à la défense, député désigné par ses pairs, qui est particulièrement chargé de veiller au respect des principes démocratiques dans l’exercice du commandement et auquel tout militaire ou civil de la Bundeswehr peut adresser directement une réclamation s’il se juge lésé dans l’exercice de ses droits. Le délégué parlementaire établit chaque année un rapport sur l’état de la Bundeswehr, et les statistiques qu’il tient sont l’objet d’une attention certaine.

Ce contrôle parlementaire, destiné à se prémunir de tout « aventurisme » de la part de l’exécutif, constitue, à l’évidence, une limitation dans le domaine opérationnel, d’une part en obérant les capacités de réaction rapide en cas d’urgence, d’autre part en fixant a priori une limitation spatio-temporelle à l’engagement des forces. L’avantage qu’il présente est que le parlement, en définissant la mission, alloue les moyens correspondants et qu’il n’y a, en principe, pas de surprise dans le financement des OPEX.

 

3 – Soldat et société, rapports et poids relatif des civils et des militaires dans la défense.

L’importance numérique, et le positionnement des fonctionnaires et employés civils dans l’ensemble de la hiérarchie, est également caractéristique de la défense allemande. Le positionnement relatif du GenInsp (CEMA) et des deux hauts fonctionnaires ayant le grade administratif de secrétaire d’Etat  est emblématique de cette situation.

Les rapports entre «  citoyens en uniforme » et civils de la défense, et leur nombre relatif , environ 175 000 militaires pour 60 600 civils, a pour conséquence que tout ce qui n’est pas directement opérationnel est sous la coupe d’une administration qui a d’autant plus son mot à dire qu’il n’y a pas de menace directe pouvant mettre en péril la sécurité de l’Allemagne. La logique du « cœur de métier » est poussée à l’extrême, mais l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous.

Le personnel civil de la défense est inégalement réparti entre les forces  (8500 postes), l’armement (10 300) et l’  « administration de la Bundeswehr », entité forte de 41800 postes, en charge de trois domaines principaux  qui sont l’infrastructure (incluant environnement et services), l’équipement (incluant techniques de l’information et fonctionnement), et le personnel (gestion).

Cette étroite imbrication n’est pas sans effet sur le quotidien des unités qui alternent un rythme « militaire » en opérations ou en exercice, et sont fortement liées aux contraintes « civiles » dans leur vie de quartier.

L’application, au sein de la Bundeswehr, de la directive européenne sur le temps de travail, répond à ce schéma. La directive du 12 novembre 2015, applicable au 1er janvier 2016, fixe une durée hebdomadaire de travail de 41 heures, prévoit que le service quotidien ne doit pas dépasser 13 heures consécutives, mais exclut de son champ d’application les activités opérationnelles, la période de formation de base des militaires, les exercices, et un certain nombre d’activités. Sont également exclus du champ d’application de la directive les colonels anciens et officiers généraux en situation de commandement.

L’éligibilité, l’adhésion à un parti politique et le droit d’association sont, par ailleurs, reconnus aux militaires depuis l’origine de la Bundeswehr. Ainsi, le Bundeswehrverband, « association de la Bundeswehr », fondé en 1956, compte environ 200 000 membres, militaires d’active, de réserve ou retraités, et que les civils de la défense disposent de deux syndicats regroupant environ 30 000 membres.

Du point de vue allemand, la question ne semble pas tant celle de l’application aux militaires de directives européennes perçues comme imposées, mais plutôt de la transposition et de la formalisation à l’échelon européen de pratiques ou de procédés déjà largement en usage au sein de la Bundeswehr.

 

4 – Limites ou pérennité du système ?

Avec la fin du Pacte de Varsovie et la disparition de la menace existentielle qui a, durant quatre décennies, justifié son existence,  la Bundeswehr a en partie perdu son statut d’  « ultima ratio » pour devenir un instrument de sécurité extérieure au service de l’Etat fédéral. Le recouvrement de la pleine souveraineté, l’implication croissante de l’Allemagne en politique extérieure, le réveil de ses ambitions ont contribué à transformer la Bundeswehr en une armée nationale disposant d’un commandement propre et s’appuyant, pour ses équipements, sur une industrie de défense de niveau international. Mais cette armée dépend toujours  étroitement de la société civile, de l’opinion et de son émanation qu’est le parlement. A cet égard, le contrôle parlementaire, parfaitement justifié en droit, constitue un frein aux décisions d’engagement et peut apparaitre comme une faiblesse dès lors que sont affichées (en volume de forces et en durée de mandat) la limite des engagements de l’Allemagne sur les différents théâtres.

Ceci étant, le combat mené, depuis les années 90, par les gouvernants successifs, a consisté à convaincre leurs propres partis comme leurs électeurs du bien-fondé de cette transformation, dont les étapes politiques  majeures (décision de participation de la Marine à des opérations de sécurité dès 1990, interventions de type humanitaire, maintien de la paix avec SFOR en 1996, intervention KFOR en 1999, puis ISAF en 2002) se sont traduites sur le plan de l’organisation de la défense et des forces, en particulier par la création d’un commandement opérationnel national en  2001, l’acquisition d’une capacité de planification et l’extension en 2012 du domaine de responsabilité du CEMA.

Elles se sont surtout traduites par l’engagement d’unités de la Bundeswehr sur les théâtres d’opérations, de manière certes progressive, mais réelle, alors que, à l’exemple de ses voisins, le gouvernement a suspendu, en 2011, la conscription, à laquelle, pourtant, les grands partis et l’opinion restaient attachés.

Ces transformations, le recrutement proportionnellement important de soldats issus des nouveaux Länder, et les activités opérationnelles sont de nature à influer sur l’esprit du soldat et à forger, ou faire renaître, un esprit de corps que les « pères fondateurs » de la Bundeswehr s’étaient employés à bannir. Il y a, de ce point de vue, pour les jeunes générations, celles des lieutenants et des capitaines, un risque de conflit « philosophique » entre l’idéal du « citoyen en uniforme » dont on continue de promouvoir l’image, et la réalité du soldat professionnel confronté aux réalités du terrain et des opérations. Les récents incidents, qui ont conduit ces derniers mois à la mise à l’écart de deux officiers généraux, le commandant de la formation de l’armée de terre et celui de l’ « office des forces armées », organisme assurant entre autres le commandement des écoles, par le ministre Ursula von der Leyen,  sont sans doute révélateurs d’une certaine difficulté pour la Bundeswehr à tenir l’équilibre entre ses principes fondateurs et les tentations « militaires » de ses soldats. En cause, le comportement de cadres de contact, l’activisme d’extrême droite (ou considéré comme tel) d’un lieutenant et la présence dans plusieurs salles d’honneur ou emprises militaires  de souvenirs « suspects ».

 

5 – Conclusion.

Si le format de nos armées est comparable, si nous sommes bien souvent partenaires, en Europe comme sur les théâtres d’opérations, les différences parfois profondes et « philosophiques » entre les forces françaises et allemandes ne doivent pas être occultées, et vouloir se rapprocher, sur certains points statutaires, ou sur des questions de discipline, du « modèle » du partenaire peut se révéler hasardeux. Il reste que, comme d’autres forces alliées, et dans le même sens qu’elles, la Bundeswehr évolue, et la question peut se poser de la pérennité, à terme, de ses principes fondateurs, alors que le contexte, ses missions, ses structures et sa composition ont sensiblement évolué depuis la définition du concept de « citoyen en uniforme ».

 

Le Général Olivier de Becdelièvre est Secrétaire général de l’AFDMA

 

L’Allemagne sur la scène internationale.

En quête de stabilité dans un monde qui change

Le Cerfa vient de publier l’ouvrage collectif « L’Allemagne sur la scène internationale. En quête de stabilité dans un monde qui change » sous la direction de Barbara Kunz, Stephan Martens et Hans Stark.

Dans un monde en mutation, l’Allemagne est plus que jamais considérée comme un facteur de stabilité face aux crises de plus en plus nombreuses et fréquentes. La longévité de son personnel politique, la puissance de son modèle économique et l’attractivité de son code de valeurs et de principes n’y sont certainement pas étrangères. Mais si elle incarne la stabilité, peut-elle aussi servir de rempart contre le phénomène de déconstruction de l’ordre multipolaire mis en place à partir de 1945 ? La menace terroriste islamiste, la guerre au Moyen-Orient, l’expansionnisme russe, le caractère imprévisible de l’administration Trump, la montée des populismes, la remise en cause de l’ouverture des marchés et l’incertitude qui plane sur le devenir de l’Union européenne constituent les divers éléments d’une polycrise qui sape les fondements de la politique étrangère allemande. Aucun de ces défis ne peut être relevé seul, ni indépendamment des autres. Sans compter les dangers qui nous guetent à plus long terme. La crise devient la norme, l’imprévu se mue en défi inévitable, le retour de la guerre et l’irruption de la violence dans nos sociétés se banalisent au point d’apparaître comme un mal de tous les jours.

Face à ces défis, quelles sont les réponses que le gouvernement Merkel apporte et sont-elles à la hauteur des attentes que suscite l’Allemagne ?

Pour commander l’ouvrage collectif, cliquez ici.

 

Notes du Cerfa n°139

« Le paysage allemand des fondations et think tanks. Le conseil en politique étrangère en Allemagne ».
Le nombre de crises auquel nous sommes confrontées augmente, conséquences de failing states, de guerres et de conflits armés, de la pauvreté et de l’absence de bonne gouvernance dans nombre de pays. L’État et la société se trouvent sans cesse face à de nouveaux défis à relever. Ces crises se produisent simultanément, à un rythme de plus en plus rapide. Elles ont également des effets sur la politique intérieure, comme le montrent par exemple la crise actuelle des réfugiés ou encore la menace terroriste par l’État islamique. Le gouvernement, le Parlement, l’administration et leur personnel se trouvent donc face à de nombreux défis, devant être à jour des connaissances et prendre des décisions éclairées. Mais de qui la politique tire-t-elle conseil ?

Nicole Renvert est chercheur associée à la Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP) et membre du bureau du « Forum Ebenhausen » de la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) Berlin. Elle a été collaboratrice scientifique à la SWP et a travaillé comme spécialiste des relations transatlantiques pour plusieurs fondations d’entreprises.

 

Notes du Cerfa n°140

« La politique turque de l’Allemagne sous Merkel : un bilan critique »
» Les relations germano-turques n’ont jamais été aussi mauvaises, et la relation de confiance entre les deux pays s’est très dégradée comme en témoignent les demandes du président turc de tests sanguins pour les membres du Bundestag d’origine turque et les reproches de « pratiques nazies » formulés par Ankara. L’inflexion de la politique allemande à l’égard de la Turquie annoncée le 20 juillet 2017 ne permet pas de prédire clairement l’évolution à terme des relations bilatérales entre Berlin et Ankara. Quant aux relations entre l’Europe et la Turquie, elles ont volé en éclats. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi : la période qui s’est écoulée entre l’octroi à la Turquie du statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Union européenne (UE) et l’ouverture des négociations d’adhésion (1999-2005) a été l’âge d’or non seulement des relations entre l’Europe et la Turquie mais aussi des relations entre la Turquie et l’Allemagne. «
Rosa Burç est assistante de recherche à l’Institut für Politikwissenschaft und Soziologie de l’université de Bonn. Elle enseigne et rédige sa thèse à la chaire pour Regierungslehre.
Burak Çopur, diplômé de sciences politiques, est un expert des questions turques et un spécialiste des migrations. Il enseigne à l’Institut für Turkistik de l’université de Duisburg-Essen.   Bien cordialement,

ALLEMAGNE d’aujourd’hui

Sommaire du n° 221  (juillet – septembre 2017)

Un cahier de 240 p au prix de 14 €

www.septentrion.com/fr/revues/allemagneaujourdhui/

  1. MÉNUDIER – Helmut Kohl (1930-2017).
  2. BRIOT, P. LAMBARÉ, T. POUCH – L’Allemagne et sa stratégie laitière depuis la fin des quotas

L’actualité sociale par B. LESTRADE

Comptes rendus

Christoph Hein, Trutz (J.-C. FRANÇOIS) – Françoise Berger, Anne Kwaschik (Hg./ dir.), La « condition féminine ». Feminismus und Frauenbewegung im 19. und 20. Jahrhundert / Féminismes et mouvements de femmes aux XIXe-XXe siècles (P. MAURICE) – Aurélie Luneau, Jeanne Guérout, Stefan Martens (éd.), Comme un Allemand en France. Lettres inédites sous l’Occupation. 1940-1944 (S. MARTENS) – Christian Ingrao, La promesse de l’Est. Espérance nazie et génocide. 1939- 1943 (S. MARTENS) – Christophe Busch, Stefan Hördler, Robert Jan Van Pelt (éd.), Auschwitz durch die Linse der SS. Das Höcker-Album (S. MARTENS) – Ian Kershaw, L’Europe en enfer. 1914-1949 (S. MARTENS) – Christian Merlin, Le Philharmonique de Vienne. Biographie d’un orchestre (A.-M. CORBIN).

DOSSIER

Berlin aujourd’hui

 

Un dossier publié sous la direction de Boris Grésillon et Sébastien Vannier avec le soutien du Centre Marc Bloch, Berlin

B. GRÉSILLON, S. VANNIER – Avant-propos

B. GRÉSILLON – Berlin sur la voie de la normalisation ? Essai de psychogéographie

I. Berlin et le Brandebourg

É. FRANÇOIS – Berlin : emblème du XXe siècle

J. VAILLANT – Berlin-Brandebourg : du rejet de la fusion à la coopération des deux Länder

M.L.ROUSSEAU et L.GUIHERY – Infrastructures et politique des transports à Berlin. Quelle dynamique métropolitaine?

II. Economie et société

D.BOQUET, P.LABORIER – Recomposition et défis à la population berlinoise, entre dynamiques émergentes et nouvelles fractures.

C.BARWICK – L’accueil des réfugiés à Berlin: une question-clé aux multiples enjeux.

S.TOSCER-ANGOT – Berlin à l’épreuve de la sécularisation et de l’islam.

K.BRENKE – Berlin, métropole en pleine croissance ou capitale sociale?

J.FEYS – Témoignage : la capitale des start-up attire aussi les Français.

C.BOICHOT – Berlin, une ville créative pour tous?

C.TÄNZLER – Le boom du tourisme. Stop ou encore?

III. Urbanisme et mémoire

K. LOMPSCHER – Urbanisme : Berlin veut préserver sa mixité

Traduction : Valentine Meunier

B. FLIERL – Le centre-ville de Berlin-Est : entre porte de Brandebourg et Alexanderplatz.

Histoire, pouvoirs, symboles, enjeux – Traduit de l’allemand par Jean Mortier

J. GAQUÈRE – Centralité et métropolité du Tiergarten de Berlin

A. BAUERKÄMPER – La mémoire du national-socialisme en Allemagne. L’exemple de Berlin

Traduit de l’allemand par Jean-Paul Cahn et Jérôme Vaillant

IV. La vivacité de la scène culturelle

H. PARZINGER – Le chantier permanent des musées berlinois : « Le Humboldt Forum sera un aimant » – Traduction : Valentine Meunier

S. MARGUIN – Une scène artistique indépendante foisonnante, miroir de l’entrelacement des dynamiques urbaines et artistiques

I. TERREIN – La scène techno berlinoise, entre authenticité et rentabilité

B. GRÉSILLON – Clap de fin pour Frank Castorf à la Volksbühne.

 

 

Dokumente /Documents

 

 Au sommaire du n°3 /2017, un dossier  «Salon du livre de Francfort », dont la France sera l’invité d’honneur .Un dossier  « Plaisirs de lire », avec un tour d’horizon et des comparaisons, les prix littéraires et les traductions, les repères franco-allemands .

Et, bien sûr, les rubriques  « Politique »,  « Société » et « Chronologie ».

Des articles en français et en allemand.

Pour plus d’informations : E-Mail : redaktion@dokumente-documents.info

Internet : www.dokumente.documents.info

 

 

Les manifestations franco-allemandes

 

A (re)découvrir : une exposition sur les chanceliers allemands

L’histoire de l’Allemagne depuis la fin de la 2ème guerre mondiale semble tenir du miracle. Comment un pays vaincu, divisé, occupé et sous tutelle, a-t-il pu donner naissance en quelques décennies à la démocratie prospère et ouverte, unifiée et respectée qu’est aujourd’hui la République fédérale allemande? Quel rôle ont joué ses dirigeants  – les chanceliers – dans cet heureux retournement?

Cette exposition analyse l’apport de chacun des chanceliers – de Konrad Adenauer à Angela Merkel – à la construction de l’Allemagne contemporaine. Elle s’appuie pour cela sur une série de portraits réalisés par le célèbre photographe allemand Konrad Rufus Müller, dont le travail sur F.Mitterrand avait fait l’objet d’une exposition à Paris à l’automne 2016.

Du 29 août au 12 octobre 2017 au CIDAL, 31, rue Condé, 75006 Paris

 

 

A la Maison Heinrich Heine,

Cité universitaire internationale , Bd Jourdan, 75014 Paris

 « Helmut Kohl, l’anti-Bismarck »

Lundi 16 octobre 2017 de 19h30 à 21h30

Table rondeconférence-débat  Comme son lointain prédécesseur, Helmut Kohl, mort le 16 juin 2017, a été surnommé « le chancelier de l’unité ». Mais contrairement à Bismarck, il n’a pas imposé l’unification de l’Allemagne par la force à ses voisins. Il l’a coulée dans l’espoir d’une nouvelle coopération en Europe.

Intervenants : Joachim Bitterlich, ancien conseiller d’Helmut Kohl, Andreï Gratchev, ancien conseiller de Mikaïl Gorbatchev et Elisabeth Guigou, ancienne conseillère de François Mitterrand, ministre des Affaires européennes puis Garde des Sceaux.

 

« 500 ans après la Réforme »
Mardi 21 novembre 2017  de 19h30 à 21h30

Table rondeconférence-débat

L’affichage des thèses de Luther à Wittenberg en 1517 déclencha la Réforme, un événement à portée universelle. Au-delà de l’Allemagne et des limites de confessions, l’année 2017, le 500e anniversaire de la Réforme, porte en elle le souvenir des changements profonds initiés par Martin Luther dans l’Église et dans la société. Dans quelle voie se dirige maintenant le protestantisme, 500 ans après ?

Mot de bienvenue : S.E.M. Nikolaus Meyer-Landrut, Ambassadeur d’Allemagne en France

Intervenants :

Markus Dröge, évêque de l’Eglise protestante de Berlin-Brandenburg-schlesische Oberlausitz.

Emmanuelle Seyboldt, Présidente de l’Eglise protestante unie de France

Paolo Ricca, théologien italien protestant.

François Ernnewein, rédacteur en chef de La Croix

 

« Réfugiés en Allemagne et en France »

Mardi 5 décembre 2017  de 19h30 à 21h30

Table ronde
Deux ans après l’arrivée massive de réfugiés, la situation dans les deux pays est encore très différente. En Allemagne, l’intégration reste l’objectif tandis qu’en France, des édiles doivent se battre pour assurer des conditions humanitaires décentes.

Intervenants :

Pascal Brice, directeur général de l’OFPRA.

Damien Carême, maire de la ville de grande Synthe.

Elise Vincent, journaliste au Monde et auteure de « la vague. La France face à la crise migratoire (2014-2017) »

 

Ces manifestations ne sont qu’un mince aperçu du programme de la Maison Heinrich Heine pour la période de septembre à décembre 2017, qui vient se paraître.

Pour le consulter, www.Maison-heinrich-heine.org;

 

A la Maison de l’Europe de Paris

29 rue de Villiers, 75017 Paris

Lundi 16 octobre 2017 de 18h30 à 20h

 « Les élections fédérales en Allemagne : quel bilan ? »

Les Allemands se rendront aux urnes le dimanche 24 septembre. Dans une Europe où l’Allemagne détient une grande influence et alors que le Président de la République Emmanuel MACRON cherche à réformer l’Europe, ce vote et son résultat ont une importance s’agissant de la politique européenne que conduira la France en coopération avec l’Allemagne. En ce sens et afin de décrypter l’issue de ce vote et les implications pour les relations franco-allemande et, plus largement, pour l’avenir de l’Europe, la Maison de l’Europe de Paris invite chez elle Georg BLUME, correspondant du journal allemand Die Zeit à Paris et Hans STARK, secrétaire général du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et professeur de civilisation allemande à l’Université Paris-Sorbonne.

La conférence sera animée par Babette NIEDER, directrice générale des entreprises communales de la Ville de Herten et ancienne secrétaire générale de la Maison de l’Europe de Paris.

 

22ème Festival du Cinéma allemand

 du 4 au 10 octobre 2017, au cinéma l’Arlequin, rue de Rennes à Paris

Découvrez le meilleur de la production cinématographique allemande avec de nombreux films en avant-première et en présence des réalisateurs.

Des courts métrages, des séances spéciales présentées par le Goethe Institut qui met cette année à l’honneur Rheinhold Vorschneider, un directeur de la photographie, profession souvent ignorée quand on parle de cinéma.

Le Festival du cinéma allemand proposera en ouverture le film « Trois cimes / drei Zinnen de Jan Zabeil et de Christian Schwochow et, en clôture, le ciné concert du film 3variétés de E.A. Dupont de Fritz Lang.

Tout le programme sur www.festivalcineallemand.com.

 

La vie de l’AFDMA

 

Andrée Kempf, notre Déléguée pour la région Grand Est (Alsace), nous a informés qu’elle ne pourrait plus exercer cette responsabilité à l’avenir.

Notre Président, Bertrand Louis Pflimlin, lui a adressé ce message :

« Je sais parfaitement que vous n’avez pas pris cette décision légèrement et que c’est un choix qui vous est imposé.

Laissez-moi tout d’abord vous exprimer, au nom de l’AFDMA et en mon nom personnel, l’expression de notre très profonde gratitude pour votre action inlassable et  active au service de notre association en particulier et de l’amitié franco-allemande en général.

Bien entendu, en tant que représentante de l’AFDMA à Strasbourg, vous avez un rôle plus spécifique en Alsace, région « trait d’union » du franco-allemand, renforcée par le caractère européen de la ville.

Cette fonction de Déléguée de l’AFDMA, vous l’avez remarquablement bien incarnée au travers de vos contacts avec les autorités allemandes et françaises présentes à Strasbourg.

Mais surtout, vous avez inlassablement porté la voix de notre association, en particulier dans le cadre de la remise des prix aux jeunes élèves méritants. J’ai tout particulièrement admiré l’équilibre scrupuleux que vous mainteniez entre les établissements scolaires qui démontre, si besoin était, de votre sensibilité à cette particularité si consubstantielle à l’Alsace.

En vous réitérant l’expression de ma profonde gratitude pour votre remarquable action de Déléguée Régionale de l’AFDMA et en vous souhaitant de pouvoir poursuivre vos activités, je vous assure, très chère  Andrée, de mon indéfectible amitié et je vous dis surtout à bientôt le plaisir de vous revoir . »

 

Andrée Kempf a été la Secrétaire générale de la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA)

 

                                                                                                Rappel

 

A l’initiative et organisé par l’AFDMA – Grand Est (Alsace) :

Déjeuner – débat vendredi 27 octobre 2017 à Strasbourg

  • 10h à 12h : visite de la cave historique des Hospices de Strasbourg.  Rdv à 10 h – Porte de l’Hôpital . Accès : Tram A ou D – arrêt Porte de l’Hôpital puis marcher 50m
  • 12h 30 : Déjeuner- débat au Mess des Officiers Place Broglie .

Thème : « Les élections allemandes »

Intervenants :

* Pr Dr Frank Baasner, Directeur du DFI Ludwigsburg

* M. Sylvain Schirmann, ancien Directeur de l’IEP Strasbourg

Animatrice : Mme Aude Gambet, Journaliste

Accès : Tram A (direction Parc des sports) ou D (direction Poteries) descendre à la station Homme de Fer – (2ème station) . Puis prendre Tram B (direction Hoenheim) ou C (direction Rodolphe Reuss) Descendre à Broglie (1 station) .

Informations pratiques :

* A l’issue de la visite de la cave historique (Prix € 15.- par personne) une dégustation de vin et de kougelhopf est prévue.

* Le menu du déjeuner sera servi au Mess des Officiers . Prix : 18,-€ avec boissons et café.

Inscriptions pour le 15/10/2017 au plus tard : and.kempf@free.fr ou 06.42.23.09.09

 

Prix de l’AFDMA

 

Le 23 juin 2017, à la Maison d’Education de la Légion d’Honneur à St Denis, notre Secrétaire Général,  le Général Olivier de Becdelièvre, a remis le Prix de l’AFDMA à Fanny Wattrin, élève de Terminale S, en récompense de ses mérites pour l’apprentissage de l’allemand et son engagement en faveur des relations entre nos deux pays.

Le Prix de l’AFDMA pour le Prytanée de La Flèche a été décerné à Raphaëlle Auffret, élève de Terminale.

Le 6 juillet 2017, le Prix de l’AFDMA a été remis au Lycée St Etienne de Strasbourg à l’élève Sercan Ur, par Mme Stéfanie Coué, professeur agrégé d’allemand, représentant Andrée Kempf, Déléguée régionale pour le Grand Est (Alsace), empêchée.

 

Site internet

 

L’AFDMA dispose maintenant d’un outil de communication, le site  www.afdma.fr.

Il est régulièrement mis à jour pour répondre à la mission de notre association d’information sur les réalités allemandes et la relation entre nos deux pays, au service de l’Europe.

Merci de nous aider à faire vivre ce site par vos témoignages et contributions. N’hésitez pas à nous contacter !

 

 

APPEL / RAPPEL

 

La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres.

Nombre d’entre eux ne semblent pas en avoir vraiment conscience ou sont oublieux…

Merci de nous soutenir dans notre engagement.

Le montant reste inchangé en 2017 :  30€, à adresser par chèque dans les meilleurs délais à notre trésorier,

Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.

 

Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :

Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Ile de france

IBAN : FR76 1751 5900 0008 231 4738 636